Réagissant à la notation de Moody’s relative à la note souveraine du Gabon, (passée de "Ba3" à "B1" avec des perspectives jugées risquées), le ministre de l’Economie, Régis Immongault appelle les Gabonais à ne pas s’inquiéter.
Si la baisse prolongée des cours du pétrole a une incidence sur l’économie gabonaise, avec notamment les déséquilibres macroéconomiques et la contraction budgétaire, pour l’agence de notation américaine, Moody’s cette crise engouffre l’économie nationale dans une spirale jugée très dangereuse. Selon l’agence, à cause de cette crise, les recettes du Gabon en part de PIB ont chuté de 4,5 points entre 2013 et 2015.
Conséquences immédiates : "la détérioration des finances publiques" avec en prime une baisse des subventions, le déficit fiscal et une augmentation des besoins en financements de l’ordre de 10% du PIB en 2015.
Face à ces réalités, en à peine deux mois, Moody’s revoit encore à la baisse ses prévisions pour le Gabon. De "Ba3" auparavant, la note souveraine du Gabon n’est plus que de "B1". Les perspectives de l’agence américaine accompagnant cette note sont moins satisfaisantes. Cette note passe de la catégorie des obligations dites "non-investment grade speculative" à une catégorie plus risquée jugée hautement spéculative. Pour le gouvernement gabonais, il n’y a pas de quoi avoir peur. Le contexte économique actuel le prévalait.
Echappatoire ?
Selon le ministre de l’Economie, Régis Immongault, "l’agence de notation a en effet procédé à une révision systématique des notations de l’ensemble des pays exportateurs de pétroles sur la base de leur estimation du cours du baril de Brent pour l’année 2016 à 33 dollars. Dans un tel contexte, les revenus de l’ensemble des pays producteurs de pétrole baissent de manière significative, ce qui conduit à la dégradation de la notation de nombreux pays dont le Gabon". Pour ce dernier, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Le Gabon a su, depuis 2014 se préparer pour mieux supporter ce choc, en adoptant des mesures conservatrices.
Selon lui, "l’économie gabonaise est aujourd’hui plus forte que par le passé et peut faire face au nouvel ordre environnement mondial". Cet optimisme, le ministre le tient de la pertinence de la vision stratégique à long terme du Gabon qui offre au pays un positionnement souhaitable. Mais lorsque de telles observations convergent entre agences de notation comment donc appréhender l’avenir ?