Entretien avec le directeur général de la Sobraga : Fabrice Bonatti: " La raréfaction de l’eau Andza sur le marché est la conséquence d’une soudaine et imprévisible explosion de la demande "
Malgré une progression de 10% des quantités d’eau Andza livrées cette année par rapport à l’année dernière, ce produit continue de manquer dans la plupart des commerces de Libreville. Une insuffisance qui est due, selon le directeur général de la Sobraga, Fabrice Bonatti, à une fulgurante explosion de la demande.
l’Union: l’eau Andza a quasiment disparu des différents marchés de la capitale, mais aussi des petits commerces. A quoi est due cette pénurie ? L’usine de Léconi n’arrive-t-elle plus aujourd’hui à satisfaire la demande locale ?
-Fabrice BONATTI: effectivement, l’eau Andza manque dans les différents points de vente. Mais cela n’est absolument pas lié à une quelconque défaillance de notre usine de Léconi, qui tourne parfaitement bien, et a même reçu en décembre la quadruple certification internationale garantissant la qualité des produits et des process de fabrication. Pour preuve, sur le premier trimestre 2016, nous avons livré 1 000 000 de bouteilles supplémentaires que l’année passée ! La raréfaction de l’eau Andza sur le marché est la conséquence d’une soudaine et imprévisible explosion de la demande. Plusieurs facteurs indépendants de notre volonté ont causé cette fulgurante hausse de la demande en eau Andza, et nous sommes à pied d’œuvre pour répondre à cette demande.
•Vous parlez d’une hausse brutale de la demande d’eau Andza. Pourquoi, dans vos prévisions, n’avez-vous pas anticipé en augmentant votre production ?
-Comme nous le disions plus haut, cette explosion de la demande était complètement imprévisible. Nous élaborons nos plans d’investissements en fonction de la croissance moyenne de la demande, qui est de l’ordre de 10% par an au maximum. Ce qui nous a amenés l’année passée à renforcer les capacités de notre usine de Léconi, nous permettant cette année de livrer 1 000 000 de bouteilles supplémentaires que l’année dernière à la même période !
•Alors quand et comment comptez-vous remédier à la situation actuelle ?
-Notre plan d’investissement prévoyait le doublement de nos capacités de production à l’horizon 2018. Mais face à cette hausse rapide et importante de la demande exprimée par les populations, nous avons engagé ces investissements dès cette année. Le temps qu’ils soient mis en œuvre, nous prévoyons de pouvoir doubler nos capacités de production à l’horizon du mois d’octobre prochain.
•Selon certaines indiscrétions, la pénurie actuelle est savamment entretenue par votre groupe, afin de liquider les immenses stocks d’eau "Vitale" et de "Aning’Eau", très peu appréciée pour ne pas dire rejetée par une grande majorité des consommateurs…
-Les rumeurs disent tellement de choses, et tellement d’inepties aussi. Il vous suffit de regarder nos chiffres de production et de vente de ces produits pour voir qu’ils ne souffrent d’aucun « rejet » de la part des populations. Il faut bien comprendre, le marché des eaux en bouteille est en explosion, ceci est une tendance mondiale. Les eaux en bouteille sont segmentées en catégories : les eaux minérales naturelles, les eaux de source et les eaux de table. Chacune de ces catégories correspond à des normes internationales dictées par le « Codex Alimentarius ». Ainsi, une eau minérale naturelle ne répond pas aux mêmes critères qu’une eau de source, et idem pour les eaux de table. En l’occurrence, Andza est une eau minérale naturelle ; Vitale est une eau de source, et Aning’eau est une eau de table. La problématique du marché des eaux en bouteilles exige que nous puissions produire différents types d’eau, dans plusieurs localités, afin d’assurer une disponibilité optimale du produit à des coûts accessibles. Andza, en sa qualité d’eau minérale naturelle, ne peut provenir que d’une source unique, à la différence des eaux de source et de table. Ainsi, elle ne peut être produite qu’à Léconi. Nous renforçons chaque année nos capacités de production pour cette eau, qui constitue une fierté nationale. Mais soyons raisonnable, aucune industrie ne peut prévoir et réagir en quelques jours à une explosion de la demande, comme celle que nous enregistrons en ce moment dans le pays, de l’ordre de 30%. Nous sommes très fiers de la relation de confiance que nous avons tissée avec nos consommateurs depuis de longues années, et nous mettons tout en œuvre pour assurer la disponibilité optimale de nos produits sur l’étendue du territoire national.
•La spéculation a déjà commencé sur le prix des bouteilles d’eau Andza, qui devient donc de moins en moins « accessible » aux populations. Comment réagissez-vous face à ce problème ?
-Ceci est une préoccupation de premier ordre pour nous. Nous déployons des efforts conséquents pour garantir la disponibilité de nos produits à des prix accessibles à tous. Il est donc hors de question que des commerçants indélicats spéculent sur le prix de nos produits. Le prix de vente de l’eau Andza n’a pas changé ! Et le meilleur moyen d’endiguer le phénomène est la sensibilisation des consommateurs sur les prix de vente conseillés, qui est de 500 FCFA dans le réseau de notre partenaire CECA-GADIS, qui joue un rôle de régulateur, et de 600 FCFA dans les autres points de vente. Il n’existe aucun autre moyen d’endiguer la spéculation que de sensibiliser le consommateur sur les prix. Nous invitons donc l’ensemble de nos consommateurs à la vigilance et à la tolérance zéro face à ces pratiques.
Entretien réalisé par `Maxime Serge MIHINDOU
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