Ayant été écarté de la répartition de la subvention à la presse, exercice 2015, le Collectif des éditeurs de la presse écrite libre du Gabon a décidé de saisir le conseil d’État, assignant ainsi le ministre de la Communication pour détournement.
Profitant de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Collectif des éditeurs de la presse écrite libre s’est réuni, le 3 mai dernier, en dehors des festivités institutionnelles, pour jeter un regard sur l’environnement dans lequel évoluent les journaux au quotidien.
S’ils reconnaissent que depuis belle lurette, les conditions dans lesquelles évoluent les organes de presse écrite libre et indépendante sont loin de ressembler à un long fleuve tranquille, il reste qu’avec la décision du ministre de la Communication de les écarter de la répartition de la subvention 2015, ils se sentent asphyxiés financièrement.
«Depuis la fin du mois de novembre 2015, les éditeurs attendaient leur subvention. Ils découvrent stupéfaits que seul un petit groupe de journaux proches de certains lobbies politiques du pouvoir, en a bénéficié », a dénoncé le promoteur du bimensuel le «Verbe de Ngomo», porte-parole du collectif pour la circonstance.
Pour les éditeurs de la presse écrite libre, cette situation, qui vise la mort de «l’expression démocratique», trouve son fondement dans l’ajout de critères tels que la déclaration d’impôts, le quitus de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), et un bilan d’exploitation. À cela s’ajoutent les critères exigés par l’article 96 de la loi n°12/2001 du 12 décembre 2001, auxquels s’étaient greffés l’existence d’un siège, d’une équipe rédactionnelle, le respect de la périodicité et, les sanctions du Conseil national de la communication (CNC).
«Il s’agit là, au mieux, d’une violation flagrante de l’esprit dans lequel avait été décidée cette subvention, au pire, d’un détournement de deniers publics », a affirmé Télesphore Obame Ngomo, accusant : «La commission mise en place par le ministre de la Communication s’est octroyée un peu 18 millions au nom des frais de fonctionnement ».
Ne pouvant accepter une telle forfaiture, le Collectif des éditeurs de presse écrite a décidé de saisir le Conseil d’Etat, assignant le ministre de la Communication pour détournement. Wait and see…