C’est au cours d’un congrès dit constitutif, tenu le week-end écoulé, au domicile Ossengué de Libreville que le PDG Héritage et Modernité qui n’était jusque-là qu’un simple mouvement de contestation d’un groupe de députés frondeurs au sein PDG est devenu officiellement un parti politique constitué. Le ‘’Rassemblement Héritage et Modernité’’, c’est désormais sous cette bannière que les anciens camarades d’Ali Bongo entendent lui régler les comptes à la présidentielle de l’année en cours.
Si la désignation de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama était le point fort de ce congrès constitutif du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), l’autre point saillant aura été la conversion du mouvement PDG H&M en un parti désormais constitué de l’opposition. Avec Alexandre Barro Chambrier comme Président du parti, les anciens militants du Parti Démocratique Gabonais entendent désormais tenir la dragée haute à leur ancien camarade, Ali Bongo Ondimba dont ils critiquent un bilan globalement « calamiteux », avec « un catalogue volumineux de promesses non tenues », si on en croit Guy Nzouba Ndama.
Mais cette prise de marques des ex-camarades du PDG, au-delà de la simple constitution du parti traduit également une rupture consommée avec leur ancien parti ( dont ils disaient partager les valeurs de dialogue, de tolérance et de paix telles que défendues par Omar Bongo de son vivant.
C’est donc un affranchissement qui en dit long sur l’engagement des ‘’Héritiers modernes’’ quand à la guerre qu’ils comptent mener contre leur ancien « distingué camarade ». Le groupe a donc compris qu’il était inutile de continuer à se réclamer Pdégistes quoique se réclamant de l’héritage d’Omar Bongo Ondimba. Les Chambrier ont certainement saisi le conseil de leur ainé Nzouba qui pense qu’il fallait aussi se débarrasser du carcan du parti d’Omar après en avoir résilié le contrat. Car le vieux Moukombo en fin politicien savait bien qu’une candidature d’une autre tendance PDG quoique dans sa version de l’héritage moderne n’aurait pas été acceptée par la Cour constitutionnelle au moment de l’enregistrement et de la validation des candidatures, un même parti ne pouvant présenter deux candidats pour un scrutin uninominal comme la présidentielle. Ce qui lui aurait valu de se positionner en candidat indépendant.
Maintenant qu’ils disposent d’un appareil constitué, en attendant la délivrance du récépissé de leur parti par le ministère de l’Intérieur, les membres du RHM entendent mener la vie dure au capitaine de l’émergence qu’ils accusent d’être à l’origine de tous les maux qui minent le Gabon aujourd’hui. L’ambiance électorale promet d’être mouvementée...