Accusé de bénéficier de la mansuétude des autorités rectorales pour sa soutenance, le président de la mutuelle de l’Université Omar Bongo (UOB) s’en défend, dénonçant l’ignorance supposée de ses contempteurs.
Le 25 avril dernier, accompagné de quelques étudiants, Nicolas Ondo Aubame avait assuré que plusieurs de ses compagnons de l’ancienne mutuelle et lui-même étaient victimes d’injustice. L’ancien président de la mutuelle dissoute de l’Université Omar Bongo (UOB) expliquait sa manifestation devant le rectorat pour contester le «deux poids deux mesures», dont il accusait le doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) et le recteur de l’UOB.
Selon lui, le traitement dont ils étaient l’objet bénéficiait à Ange Gaël Makaya Makaya et Boris Mba Okey, leader étudiant ayant récemment déclaré son soutien à Ali Bongo pour la prochaine élection présidentielle. En guise de preuve, le leader du groupe «Etudiant-Conscient» brandissait alors la décision n° 00367 du 7 décembre 2015, signée de Monique Mavougou Bouyou et qui accorde un régime spécial à une dizaine d’étudiants dont les délais de soutenance en master 2 sont pourtant échus.
Si le week-end écoulé Ange Gaël Makaya Makaya s’est offusqué de cette accusation, il a exprimé ses regrets devant ce qu’il perçoit comme une «ignorance dangereuse, inadmissible pour quelqu’un qui prétend être un leader».
«Avec de tels agissements, il est de plus en plus évident que Nicolas Ondo Aubame ne milite pas en faveur de la bonne marche de l’UOB et pour l’avenir de ses frères et sœurs qui ont clairement émis le souhait de boucler leur année sans de nouvelles complications après le mois de grève qu’ils ont subi», a estimé l’actuel président de la mutuelle, accusant au passage son rival d’avoir «un agenda caché», ou plus prosaïquement de militer pour «la déstabilisation de l’université en raison du positionnement politique qu’il n’a pas cessé de revendiquer au vu et au su de tous les étudiants lors de ses manifestations». «Ce que Nicolas ignore, a-t-il poursuivi, c’est déjà les textes, notamment le régime d’études de la FLSH, où il est fait mention des demandes de dérogation que tous les directeurs de mémoire sont contraints d’adresser au conseil scientifique de l’UOB lorsque leurs étudiants ont dépassé le délai de soutenance en master. Ce qui est mon cas. Or, il se trouve que mon directeur, comme celui d’autres étudiants, a déposé sa demande de dérogation, contrairement au directeur de Nicolas qui se plaint aujourd’hui, plutôt que de demander des comptes à M. Akendengue son directeur».
A en croire Ange Gaël Makaya Makaya, les dossiers de tous les étudiants ayant dépassé les délais de soutenance sont en phase d’étude, le rectorat ayant émis le souhait d’organiser plusieurs vagues de soutenance pour tous les étudiants officiellement inscrits. «Si le système de deux poids deux mesures existait, surtout si les autorités rectorales avaient décidé de ne jamais le faire soutenir, pourquoi ont-ils accepté sa demande de réinscription en début d’année ? Pourquoi bénéficie-t-il d’une carte d’étudiant et de tous les avantages qu’elle comporte ?», s’est interrogé le responsable de la mutuelle, avant de conclure : «Au sujet du paiement des bourses qu’il (Nicolas Ondo) revendique, la Bicig et l’ANBG ont assuré du paiement de celle-ci le 10 mai prochain. 3 280 nouveaux boursiers seront payés. Le retard enregistré était dû à une erreur dans l’envoi de fichiers entre les deux structures qui gèrent la question».