Lors de sa conférence de presse du 7 février dernier, Alain-Claude Bilie-By-Nzé avait annoncé le paiement alors imminent de la Prime d’incitation à la Performance (PIP) du 2è trimestre 2015, précisant, avec assurance, que ce paiement se ferait en six mois, entre fin-Février et fin-Juillet 2016. Trois mois plus tard : le gouvernement n’a rien payé ! Cela met forcément à mal la crédibilité de la parole gouvernementale. Mensonge, démagogie, mensonge, démagogie…
Si les observateurs avaient noté que le Conseil des ministres ayant suivi cette déclaration n’avait pas entériné les propos du ministre de la Communication relatifs au paiement de la PIP, les agents de l’Etat, eux, avaient cru que pour en arriver à faire aussi solennellement une telle déclaration, le porte-parole du gouvernement s’était concerté avec le grand argentier et le Premier ministre, et qu’il en avait reçu le feu vert. Mais, une fois de plus, l’opinion doit déchanter, le ministre porte-parole n’étant pas à sa première méprise.
En effet, au moment où le mois d’avril s’achève, les agents de l’Etat n’ont perçu la prime, ni fin-février, ni fin-mars, encore mois fin-avril. On peut se demander ce qui avait alors amené le porte-parole du gouvernement à faire une telle annonce. Avait-il voulu forcer la main aux services financiers de l’Etat, au moment où le secteur Education était en ébullition ? Pense-t-il que son rôle est de renvoyer des patates chaudes à d’autres membres du gouvernement ? Est-il conscient que ses annonces peuvent mettre l’opinion en émoi ? En tout cas, aujourd’hui, la crédibilité de sa parole doit pâtir. «Le porte-parole du gouvernement a pris pour habitude de faire des annonces sans suite», pense un membre du Syndicat national des agents de la Santé, qui estime que «le seul moment où le porte-parole du gouvernement dit la vérité est quand il annonce l’agenda du Chef de l’Etat.» Nombreux en tout cas dans l’opinion estiment que la démagogie ne sert pas le pouvoir actuel.
La PIP avait été supprimée en août 2015 par le Premier ministre, après seulement quatre (laborieux) paiements trimestriels. Daniel Ona Ondo avait toutefois tenu à rassurer les agents de l’Etat sur le paiement d’une dernière tranche, celle du deuxième trimestre 2015. Depuis lors, les 80.000 ayant-droits attendaient… jusqu’à l’annonce du porte-parole du gouvernement début-février 2016. Faut-il vraiment arrêter de suivre ce que dit le gouvernement ?