Libreville – Devant la persistance d’une certaine rumeur vantée à travers les réseaux sociaux, et reprise en cœur, par quelques leaders politiques de l’opposition au sujet d’une éventuelle cessation de paiement du Gabon, qui serait consécutive à une crise économique, le ministre du Budget et des comptes publics a battu en brèche de telles affirmations en présentant un tableau de bord budgétaire attractif et crédible.
Qualifiant d’entrée d’allégations mensongères à visées électoralistes à quelques mois de l’élection présidentielle d’Août 2016, les propos avancés depuis un temps par certains opposants déclarés candidats à ce scrutin, le ministre du Budget et des comptes publics, Christian Magnagna, a tenu à présenter à l’opinion nationale et internationale le niveau d’endettement du pays qui ne porte aucun préjudice sur sa balance de paiement.
« Le niveau d’endettement actuel du Gabon est jugé comme étant raisonnable par de nombreux spécialistes nationaux et internationaux », a vanté M. Magnagna. Il a relevé que, certes divers documents économiques évoquent un encours de dette d’un peu plus de 3000 milliards de francs CFA, seulement l’on devrait reconnaître que déjà dans les années 2000, la situation de la dette du Gabon caractérisée à cette époque par une baisse sensible des créances est loin d’être celle d’aujourd’hui, car sous l’ère du président feu Omar Bongo Ondimba, les dirigeants avaient procédé à un rachat anticipé de la dette du Gabon vis-à-vis surtout des créanciers du club de Paris, puisque la conjoncture s’y prévalait, et une telle initiative d’ailleurs appréciée à sa juste valeur a concerné 85% de la dette publique Gabonaise.
Toute chose a dit le ministre, qui ne correspond plus aux nouvelles orientations du pays engagé depuis 2009 dans des reformes structurelles crédibles, et orienté vers un programme de développement sûr. Parlant des nouveaux investissements qui s’inscrivent dans la finalisation du Plan Stratégique Gabon Emergeant (PSGE) à l’horizon 2025, Christian Magnagna a expliqué que depuis quelques années, de nouveaux emprunts sont toujours accompagnés d’une reforme drastique de la gestion des derniers publics, ce qui s’est matérialisé par la mise en place depuis 2015 de la BOP (Budgétisation par Objectif de Programme) qui permet jusqu’ici de juguler toute éventuelle hémorragie financière, ce qui laisse comprendre que la situation est parfaitement maitrisée.
Pour les experts du ministère du Budget et des comptes Publics, parler de cessation de paiement relève ni plus ni moins que d’une mise en scène qui traduit le niveau d’inconscience de leurs auteurs.
« Alors, comment le Gabon parvient-il à honorer ses engagements vis-à-vis de ses créanciers internationaux ? », S’interroge M. Magnagna, qui constate que la confiance des prêteurs du Gabon n’a jamais été trahie, car malgré la crise qui affecte le secteur pétrolier, le manque à gagner est compensé par des ressources qui proviennent d’autres secteurs. « Un Etat en faillite peut-il lancer des vastes chantiers comme ceux de la CAN 2017 et de la préparation des échéances électorales de 2016 comme nous le faisons sans dons extérieurs ? », a rétorqué le membre du gouvernement.
A la limite, le directeur général du Budget et des Finances publiques (DGBFIP), Jean Fidele Otandault, a abondé dans le même sens que le ministre en rappelant qu’il y a eu en 2015 une augmentation de salaires des fonctionnaires à partir du nouveau système de rémunération (NSR) des agents publics.
« La faillite de l’Etat Gabonais n’est rien d’autre qu’un simple argument de tiroir vanté par des politiciens en mal de repère », a-t-il conclu.