A quelques mois du scrutin présidentiel, l’orage qui s’abat sur la majorité présidentielle doit certainement donner des insomnies aux partisans de l’émergence. Alors qu’il ne s’agit encore que d’une élection partielle, afin de pourvoir au siège laissé vacant par l’un des députés du mouvement « PDG H&M », la bagarre entre le CLR et le PDG inquiète plus d’un dans le giron présidentiel. Signe inquiétant à quelques quatre mois seulement du scrutin présidentiel. Explosion d’une majorité factice ?
Alors qu’on se prépare à élire un autre député dans le cadre d’une élection partielle au 1er siège du troisième arrondissement, le CLR de l’oncle Jean Boniface Asselé et le PDG du neveu Ali Bongo Ondimba montrent déjà des signes de division. Ce qui peut être préjudiciable pour l’avenir de ce conglomérat présidentiel. Surtout quand on sait le rôle prépondérant du Cercle des Libéraux Réformateurs (CLR) dans cette galaxie, qui montre déjà des signes de faiblesse. Des partenaires qui à défaut de s’entendre sur une candidature unique de l’une ou de l’autre formation, notamment celle d’Eloi Nzondou, conseiller spécial d’Ali Bongo Ondimba, étalent déjà là leurs divisions pour ne pas dire leurs égos au grand jour. Ce qui pourrait faire l’affaire de Vincent de Paul Ngondjout qui a toujours été élu dans ledit siège.
Cette bagarre entre la Pdgiste Flore Mistoul et le Célériste Eloi Nzondou, au-delà de la lutte pour le pouvoir parlementaire traduit un certain malaise profond qui est en train de prendre corps au sein de la Majorité Républicaine pour l’émergence.
Les raisons ?
Un malaise qui, aux dires de certaines indiscrétions est déjà perceptible à la tête même de la Mairie de Libreville, entre le premier Adjoint au maire, tonton Associé et la mairesse, Rose Christiane Ossouka Raponda. En réalité l’oncle, auréolé de son bon score aux dernières élections locales, (avec ses 42 conseillers municipaux contre les 61 du PDG) n’a, au-delà des apparences, pas ravalé sa colère contre les émergents qui ne lui ont pas servi la Présidence du Conseil municipal de Libreville.
Dans la même foulée, le patron du CLR n’a pas apprécié la nomination de Joseph Moundziegou, présenté comme un proche d’Ossouka, en qualité de Secrétaire général de la Mairie. Et pour cause, il n’a pas au préalable été consulté. C’est d’ailleurs ce qui explique, de temps en temps, ses quelques coups de gueule. Se pose alors la question de savoir si le couple CLR-PDG tiendra jusqu’en 2018, date de fin de leur cohabitation. Du coup, les Indépendants se frottent les mains en caressant l’espoir de voir le Général faire volte-face. Une option ne relevant pas de l’impensable, plus que le CLR compte à son actif 42 conseillers municipaux, donc d’une réputation de faiseur de Rois. Un scénario à ne pas négliger, au vu de la tempêtequi souffle actuellement sur les intérêts des partis.
Sauf qu’à quelques mois seulement de la grande bataille présidentielle, le moment semble mal choisi pour ce genre de bagarres internes. L’effritement d’une majorité qui commence déjà à montrer ses limites. Et ce n’est pas le RPG du père Paul Mba Abessolo qui nous démentira, puisque le « Père » a déjà pris ses marques avec la nébuleuse présidentielle et qu’il présente désormais Ali, comme la continuité du mal fait au pays par le PDG. Le ciel n’est donc pas prêt de s’éclaircir au-dessus de la mouvance présidentielle.Il faut donc s’attendre à un imbroglio politique de grande ampleur à l’approche de la présidentielle.