C’est devenu courant dans le microcosme politique gabonais, les revirements et autres contradictions de certaines personnalités politiques, qui affirment ouvertement une chose et font par la suite tout le contraire. Des agissements qui jettent le discrédit sur la parole publique.Contre-sens, décrédibilité de la parole politique et imbroglio !
C’est un truisme de dire que le discours politique gabonais est empreint de contradictions, tant ses acteurs font preuve de versatilité. En effet, ils soutiennent bec et ongle une position lorsqu’ils militent dans un camp et la rejettent, une fois passés dans l’autre bord. Qu’il s’agisse de la majorité ou de l’opposition, le personnel politique gabonais est loin d’être sorti du cirque de ses « infantilités chroniques ». Lesquelles infantilités décrédibilisent davantage la parole politique. D’où la méfiance, de plus en plus, grandissante de certains compatriotes voyant en la politique un vaste terrain de mensonges et autres absurdités.
Et à l’aune de la présidentielle à l’horizon, l’offre politique, telle qu’elle se déploie chez nous ne manque pas de contre-sens. Des positions soutenues avant et niées aujourd’hui, il n’en manque pas !
Pour preuve, longtemps après avoir défendu qu’Ali Bongo a été, régulièrement, élu en 2009, l’ancien président de l’Assemblée nationale, néo-opposant, Guy Nzouba Ndama, a affirmé en des termes à peine voilés, à nos confrères de Gabonreview que l’actuel Premier Magistrat a fraudé. Un revirement qu’appuie pour sa part l’ancien patron de la Caistab, Léon-Paul Ngoulakia, qui prenant la parole, lors du premier meeting de l’Union Sacrée pour la Patrie (USP) a soutenu, lui aussi qu’l fallait « refuser la candidature d’Ali Bongo », parce ce dernier n’est pas le fils d’Omar Bongo Ondimba, selon lui.
Un double langage ?
Double langage ou pas, toujours est-il que cette langue de bois des personnalités politiques n’est pas l’apanage des nouveaux convertis de l’opposition. A l’image de Clémence Mezui Moumboulou, qui s’en prenait vivement au « clan Bongo », alors qu’elle était encore à l’Union Gabonaise pour la Démocratie et le Développement (UGDD) de Zacharie Myboto, désormais fondue dans l’Union Nationale. Et dire que celle qui, en 2005 appelait ouvertement les Gabonais à se libérer du système Bongo est devenue la conseillère du fils qu’elle défend aujourd’hui de toute la force qui est la sienne.
Mesquinerie politique ?
Une mesquinerie que l’ex-militante du parti de Myboto n’ est pas la seule à cultiver, puisque, le président du Rassemblement du peuple gabonais (RPG), Paul Mba Abessolo, après sa furie contre le Bongoïsme dans les premières heures de l’avènement démocratique au Gabon, a fini par devenir le « rossignol » du système qu’il a pourtant pourfendu avec toute son énergie.
Idem pour l’actuel ministre de la Communication et par ailleurs porte-parole du Gouvernement, Alain Claude Bilie By Nzé, à l’époque, haut cadre du parti du prêtre déchu. En effet, celui qui devient aujourd’hui l’un des piliers du régime émergent n’a pas manqué, du temps où il était encore le dauphin d’Abessolo, de diaboliser, lui aussi les Bongo. Et ce, avec une virulence inouïe. A la surprise générale, les anciens contestataires de la gouvernance des Bongo sont devenus les chantres attitrés du même régime.Ce qui jette un doute systématique sur la sincérité et la véracité des déclarations qui fusent des différents états-majors, alors que le pays s’apprête à vivre la mère des batailles électorales : la présidentielle de cette année. Absurdités de la politique politicienne, contradiction de la parole publique. C’est la politique de compromission !