Manque d’agenda d’intégration, sous-développement, croissance en berne, alors que les inégalités et les difficultés s’accumulent au sein de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale (Cemac), la question de la libre circulation des personnes et des biens peine à trouver ses repères.
Des régions existantes, la Cemac demeure jusqu’à ce jour, quasiment la seule du monde à avoir accumulé autant de retard en matière de formalisation de l’intégration régionale, un facteur économique pourtant intégrateur mais qui ne sonne pas bien dans l’entendement des dirigeants des six pays de la zone. Des réflexions, des plans et moyens de mise en forme de ce projet ont longtemps été débattu à la fois par les experts et dirigeants de la sous-région et des régions partenaires mais sans suite.
Lorsque certains pays de la sous-région se disent aptes à affronter cette expérience socio-économique, d’autres se montrent réticents. C’est le cas du Gabon ou encore de la Guinée-Equatoriale qui veulent bien tenter cette expérience mais sous réserve du respect d’un certaine nombre de critères notamment le non établissement des ressortissants de la zone Cemac au sein de leurs frontières. Une situation que la libre circulation des personnes pourrait favoriser.
Pour l’Union Européenne (UE) « la construction de pays en paix, inclusifs et résilients est cruciale pour assurer un développement durable à long termes de l’Afrique centrale » et il faut de la « vision » pour y parvenir. Des politiques de ce type et visions, la Cemac en dispose depuis fort longtemps, depuis que la question est débattue. Seul problème, le manque de volonté et le pessimisme de certains dirigeants.
Performances économiques en berne
Outre le fait d’avoir accusé autant de retard en matière d’intégration régionale, les performances économiques de la zone ne sont pas assez appréciables. De 2,8% en 2015, la croissance en 2016 devrait chuter à 2% seulement. Un chiffre bien en deçà des 7% de croissance projetés par l’Union Economique et Monétaire d’Afrique de l’Ouest (UEMOA).
Mais le recul de la croissance n’est pas le seul indicateur qui impacte la zone Cemac, d’ailleurs ces contreperformances ne sont que la résultante de l’échec d’autres facteurs parmi lesquels, le climat des affaires ou encore l’intégration financière pour ne citer que ces deux-là.