Le processus visant à abréger le mandat du président de la République, lancé le week-end écoulé par l’Union sacrée pour la patrie (USP), repose sur un chronogramme en trois étapes, étalé sur plus d’un mois.
Ayant pris part au meeting de l’Union sacrée pour la patrie (USP), le 23 avril dernier au collège N’tchorere à Libreville, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou assure que «l’affaissement des institutions de la République gabonaise, qui a connu un tournant décisif avec l’avènement d’Ali Bongo Ondimba au pouvoir, va trouver son épilogue, avec le processus de destitution désormais en marche».
Un processus ambitieux, soutenu par plusieurs partis et personnalités politiques, mais qui semble avoir du mal à convaincre certains militants de l’opposition. Pour certains, en effet, le délai donné à Ali Bongo pour retirer sa candidature est irréaliste. Surtout que cette candidature n’a jusque-là pas officiellement été déposée à la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap). Des critiques que la plateforme politique présidée par Albert Ondo Ossa dit comprendre, rappelant que le processus de destitution s’étale, en réalité, sur plus d’un mois avec un objectif ultime : l’alternance au sommet de l’Etat.
Le processus ainsi enclenché table sur l’«élection sans Ali». Il se fonde sur un chronogramme bien établi. Il s’agit du retrait de la candidature d’Ali Bongo au plus tard le 30 avril prochain. «S’il ne s’exécute pas, nous lui donnons une semaine pour poser sa démission auprès de la Cour constitutionnelle», a précisé le président de cette plateforme politique, avant de poursuivre : «S’il ne s’exécute pas, l’USP saisira le Parlement pour qu’il entame la procédure de destitution. Si le Parlement ne réagit pas, alors un mot d’ordre sera lancé pour une destitution par le peuple gabonais.»
Si l’USP paraît aussi déterminée, c’est que ses membres estiment qu’il faut en finir avec la «destruction du pays», Albert Ondo Ossa ayant affirmé qu’en sept ans de pouvoir, Ali Bongo a détruit tous les fondements du pays, notamment les valeurs religieuses, morales, culturelles, républicaines, sociales et politiques, en cultivant le faux et la médiocrité.
Le président de l’USP a, par ailleurs, fait savoir aux différents candidats déjà déclarés que leur option est une légitimation, dans une certaine mesure, de la candidature «illégale» d’Ali Bongo.