Le week-end écoulé à Libreville, l’Union sacrée pour la patrie (USP) a demandé au président de la République de retirer sa candidature, avant de se retirer. Faute de quoi, une action en destitution sera lancée par l’Assemblée nationale, avant que la rue ne soit invitée à arbitrer.
Une semaine ! Voilà le délai que l’Union sacrée pour la patrie (USP) a donné au président de la République pour renoncer à sa candidature à la prochaine présidentielle. Faute de quoi, une action en destitution sera lancée à l’Assemblée nationale. «Et s’il ne respecte pas ce délai, nous le ferons destituer par la rue», a ajouté le président de cette plateforme politique, le 23 avril dernier au cours d’un meeting sur l’esplanade du collège N’tchorere à Libreville. Au cours de cette sortie, qui a vu la participation des représentants de la société civile et diverses confessions ainsi que plusieurs partis et personnalités politiques, l’appel des intervenants a été le même : l’engagement de la population pour la destitution d’Ali Bongo, la mise en place d’une transition puis l’organisation d’une élection. Un projet ambitieux, dont les promoteurs n’ont pas nié la difficulté, au regard de la peur de certains à s’engager.
Pourtant, dans un premier temps, c’est aux initiateurs de l’USP que Jacques Adiahenot a tenu à s’adresser, affirmant que leur mouvement est «le rassemblement de la dernière chance». «Notre pays, le seul que nous avons, vaut mieux que nos petites personnes», a-t-il lancé. Non sans rappeler les origines du rassemblement PDG-Héritage et Modernité, Michel Menga a déclaré : «Nous n’avons pas le droit de tromper le peuple», avant de poursuivre : «Le fait qu’Ali Bongo est président est un accident de parcours. Maintenant, le peuple doit choisir son prochain président».
Dans son intervention, Enrique Mamboundou a exhorté le peuple à prendre conscience que seul lui peut imposer le changement. «Notre combat n’est pas un combat des discours. Nous devons prendre nos responsabilités, créer nous-mêmes notre propre révolution. C’est au peuple qu’il revient de se mobiliser, parce que la politique, on en veut plus, et pour nous le moment de la peur est fini», a dit le porte-voix du mouvement «Brakata», rejoint par Firmin Ollo Obiang. S’il a refusé de parler au nom d’un parti ou d’une personnalité politique, le responsable des jeunes de l’Union nationale (UN) a donné aux membres de l’USP un délai d’un mois et demi pour l’aboutissement de leur projet, avant que la jeunesse ne s’en charge. «On ne fait d’omelette sans casser les œufs», a-t-il dit.
Pour leur part, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, Zacharie Myboto et Léon-Paul Ngoulakia ont appelé les populations à ne pas perdre de vue les fortes suspicions autour de la situation administrative du président de la République. Si le président de l’Union du peuple gabonais (UPG-Loyaliste) a affirmé que l’USP a décidé d’«aller jusqu’au bout pour démanteler tout le réseau ayant permis l’imposture à la tête de l’Etat», celui de l’UN est revenu sur les prescriptions de la Constitution, en l’occurrence les articles 10 et 12. «Malgré les menaces, le Gabonais doit transcender sa peur pour libérer le pays et défendre les intérêts de la patrie et non ceux d’un individu», a tranché Léon-Paul Ngoulakia.