C’est certainement l’une des démissions les plus fracassantes, et peut-être même la plus déstabilisatrice du PDG, depuis que le parti souffre d’une hémorragie interne inédite. Et pour cause, l’homme aura été de tous temps, l’un des derniers « vestiges » du PDG. Une sortie, loin de relever de « l’aigreur »et de la recherche des « privilèges », (puisque l’homme en avait assez en sa qualité de Président de l’Assemblée Nationale), consécutive au malaise interne résultant d’actes antidémocratiques dans le « parti de masse ».
Si la sortie du bois de l’ancien président de l’Assemblée nationale gabonaise, Guy Nzouba Ndama suscite tant d’intérêts et polémiques, c’est certainement parce qu’elle intervient à un moment particulier de l’histoire du Parti Démocratique Gabonais, au pouvoir depuis près d’un demi-siècle. Une histoire marquée par une suite de démissions, et non des moindres depuis 2009. En l’espace de sept années seulement, le PDG a perdu l’essentiel de ses piliers parmi les plus importants contre quelques uns seulement en 42 ans de règne de feu Omar Bongo Ondimba. Un record, si l’on en croit Michel Menga, un des tenanciers du « PDG H&M ».
Un passage de témoins, mal négocié ?
Un record qui en dit long sur le malaise qui s’est très vite emparé du parti au pouvoir. Au tableau des motifs ou des récriminations adressés aux nouveaux « maîtres », figurent l’exclusion, mieux la mise à l’écart ostentatoire de la vieille garde avec le fameux slogan « On ne fait pas du neuf avec les vieux ». Une assertion ayant, bon gré mal gré déclenché la première salve des départs. En fait, les nouveaux tenants du « parti de masse », ont brulé les étapes en voulant systématiquement nettoyer les écuries d’Augias au sein de leur formation politique. En effet, l’alternance générationnelle voire politique doit obéir à une transition graduelle et non une exclusion brutale ! Suite à cela, le bateau PDG a commencé à tanguer.
Quid des mobiles de Nzouba ?
L’autre récrimination est celle portée par l’aile dissidente, « PDG H&M », c’est selon, dont la ficelle est tirée depuis juillet dernier par d’anciens parlementaires (plus que démissionnaires ou radiés). A leur tête se trouve désormais l’ancien président de la chambre basse du parlement, Guy Nzouba Ndama. Dans l’ensemble, les parlementaires reprochent la gestion « autocratique » du parti. Et c’est pourquoi ils dénoncent un verrouillage de démocratie au sein du parti au pouvoir, notamment pour ce qui est de la procédure de désignation du candidat à la présidence de la République.
Et c’est justement pour cela qu’ils ont réclamé en vain la tenue d’un congrès extraordinaire dit « de clarification », l’objectif étant de mettre à plat les statuts du parti pour les arrimer aux normes démocratiques modernes.Des récriminations, évidemment très mal perçues par le directoire du parti qui les a purement et simplement exclu pour indiscipline. Fort de cela, le natif de l’Ogooué-Lolo, le berceau du PDG, conscient du poids de sa localité a fait le choix de se porter, lui aussi candidat au scrutin présidentiel de l’année en cours. A en croire un militant de la première heure, Guy Nzouba Ndama, vu son âge et son poids dans le parti ne pouvait plus demeurer simple président de la « maison du peuple ». Normal, quand on sait qu’il a pris racine à ce poste (19 ans).
« Moukombo »à défaut d’occuper le fauteuil présidentiel a le profil indiqué pour la vice-présidence. A ce propos, le poste reconnu par la loi fondamentale, est vacant depuis 2009.