L’ancien président de l’Assemblée nationale répond aux diverses accusations portées contre lui : le supposé détournement des fonds de l’institution, Héritage et Modernité, ses soutiens dans le gouvernement, le «tout sauf les fang». Il évoque aussi ses rapports avec l’opposition ainsi que ses projets.
Gabonreview : On a parlé de violences policières le week-end dernier à Koulamoutou. Que s’est-il réellement passé ?
Selon les informations que j’ai reçues, quelques jours auparavant, les jeunes de la commune de Koulamoutou et du département de la Lolo-Bouenguidi avaient décidé d’organiser une marche de soutien à ma candidature. Ils ont introduit une demande d’autorisation auprès du gouverneur qui l’a refusée, demandant même que moi, Nzouba Ndama, je l’appelle pour appuyer cette requête. Je ne vois pas en quoi je pouvais m’atteler à appuyer cette requête, d’autant que je n’étais pas à la manœuvre pour l’organisation de cette manifestation. Samedi, les jeunes et les moins jeunes ont tenu à manifester leur appui au candidat Nzouba Ndama en organisant une cérémonie à partir de 13 heures à l’hôtel-résidence Paul Ndama. Cette cérémonie a duré jusqu’à environ 17h30, alors qu’au même moment le PDG (Parti démocratique gabonais, ndlr.) organisait aux mêmes heures une cérémonie à la place des fêtes. Tout s’est passé normalement dans cette concession privée. Au sortir de là, ils ont rencontré, au carrefour Baloba, près de 200 policiers envoyés depuis Libreville, qui barraient la route. Vous savez, quand des jeunes se retrouvent face à la police, le ton monte très vite. Il y a eu des échanges d’injures, des jets de pierres et des coups de grenades lacrymogènes.
Les échauffourées ont duré quelques minutes et la situation est revenue à la normale peu après. Un peu plus d’une vingtaine de jeunes ont été interpellés puis amenés au commissariat le temps du week-end, pour les libérer lundi soir. Je ne comprends pas : il n’y avait rien de violent, ils n’ont pas bravé l’autorité municipale encore moins l’autorité du gouverneur. Ils ont organisé leur cérémonie dans une concession privée. Ceci dénote, une fois de plus, la tendance du gouvernement à ne pas respecter les libertés publiques, notamment la liberté d’expression, qui donne droit à chaque Gabonais d’exprimer, dans le respect des lois et règlements, son opinion.
Dans ce contexte, comment vous sentez-vous dans votre nouveau rôle, surtout après avoir longtemps bénéficié des avantages liés au pouvoir et à votre ancienne fonction ?
Je me sens bien parce que c’est une libération, d’autant que ça commençait à peser lourd. Ça pesait lourd de voir que la situation de notre pays ne fait que se dégrader de jour en jour, et qu’à côté il y a des gens qui considèrent que le pays va bien. Je suis donc content d’être dans ma nouvelle situation. J’ai appuyé le régime un moment donné parce que j’estimais que c’était mon droit de le faire. Mais maintenant, le contexte a changé, les choses n’étant plus les mêmes.
J’ai lu quelque part que c’est parce qu’on perd les privilèges qu’on se retrouve dans l’opposition. Mais je n’avais pas perdu de privilèges puisque j’étais président de l’Assemblée nationale. J’ai décidé de perdre les privilèges que j’avais pour prendre une autre voie, qui consiste à se mettre aux côtés du peuple en souffrance.
Quelle est votre situation réelle aujourd’hui au sein du PDG ? Depuis votre déclaration de candidature à la présidentielle, on n’a vu ni lettre de démission de votre part ni décision d’exclusion vous visant…
Lorsque quelqu’un dit qu’il se met en retrait du cadre règlementaire et statutaire du parti qu’est-ce que ça veut dire ? Je n’ai pas parlé Nzébi ou Puvi pour que les gens disent qu’ils ne m’ont pas entendu ou compris. J’ai parlé en Français. Dans ma lettre au secrétaire général du Parti démocratique gabonais, j’ai dit que je prenais congé du PDG. C’est encore une autre façon de parler, qui veut dire que je démissionnais. Mais vu que dans leur lubie habituelle, ils allaient dans tous les sens, en estimant que je n’avais pas à démissionner, j’ai fait une lettre datée du 14 avril dernier, au secrétaire général du PDG, pour lui signifier que ma lettre du 7 avril, ma mise en congé, valait démission à compter de cette date-là.
Vous vous attendez donc à perdre également votre mandat de député…
C’est conforme à la loi. Je ne suis plus député depuis cet instant. Il revient au ministère de l’Intérieur de saisir le bureau de l’Assemblée nationale, qui devrait à son tour saisir la Cour constitutionnelle, pour constater la vacance du poste.
Pensez-vous qu’avant la présidentielle des élections législatives partielles seront organisées ?
(Rire). Franchement, c’est loin d’être ma préoccupation principale. Allez poser la question au gouvernement.
D’aucuns vous reprochent d’avoir fait dans la langue de bois sur RFI lors de votre récente interview sur cette radio. Quand allez-vous changer de discours ?
Je ne fais pas dans la langue de bois. J’ai une personnalité. Je suis moulé dans un bois. Je parle conformément à l’éducation que j’ai reçue. Je ne peux donc pas adopter le langage de tout le monde parce que cela participe de la mode. Ma rupture à moi, elle est là. J’ai rompu avec le PDG parce que la loi m’y obligeait et parce que le parti, dirigé par son chef suprême actuel, ne répond plus aux critères qui étaient ceux du PDG d’Omar Bongo dans lequel j’ai milité des décennies durant. Donc, ceux qui s’attendent à trouver en moi un discours guerrier seront peut-être déçus. Ce n’est pas dans ma nature. Je dis les choses en fonction de mon ressenti, de mon vécu et aussi en fonction de ma personnalité.
Les gens n’ont, par exemple, pas compris le fait que vous avez d’abord déclaré que la victoire d’Ali Bongo en 2009 n’était pas volée et que par après vous annoncez qu’on doit l’empêcher de tricher.
Beh, oui ! On doit l’empêcher de tricher, parce que je suis au courant de ce qui se trame aujourd’hui. Nous sommes au courant de ce que des compatriotes dans l’entourage du président vont, les week-ends, vers Mokoro pour y recruter des Congolais à qui il est allègrement donné des passeports et des cartes nationales d’identité pour que le moment venu, ils viennent voter. Tout ceci avec la complicité, semble-t-il, de la DGDI (Direction générale de la Documentation et de l’Immigration – ndlr). Alors, si on entreprend des manœuvres de cette nature, ça veut dire qu’on se prépare à tricher, parce qu’ils sont conscients de ce que le peuple gabonais les a vomis. Ils sont obligés d’aller chercher la main d’œuvre électorale à l’extérieur.
Vous dites devoir l’empêcher de tricher. Sans vous demander de dévoiler votre stratégie, êtes-vous sûr de réussir ce que l’opposition traditionnelle n’a pas pu faire depuis les années 1990 ?
Bien sûr que je ne vous dirai pas comment nous allons l’en empêcher, mais je vous rappelle que les Gabonais ne sont pas dupes. L’opposition sera représentée dans les bureaux de vote. Quelqu’un se présente dans un village avec un passeport neuf qui n’a pas un seul cachet de visa, on comprendra qu’il s’agit d’un passeport de complaisance. Et lorsque nous aurons réuni tous les éléments de preuve, les candidats de l’opposition pourront donner des consignes à leurs représentants pour empêcher ceux-là de voter.
Croyez-vous que institutions jouerons véritablement leur rôle cette fois-ci ?
Le rôle des institutions n’est pas d’aller contre la volonté populaire. Je pense que la situation actuelle est différente des précédentes. Les Gabonais sont suffisamment mûrs, les institutions chargées de réguler le processus électoral doivent comprendre qu’elles ne sont pas là pour aller contre la volonté populaire. C’est vrai que le ministre de l’Intérieur du président Ali (Bongo) a dit que tant qu’il sera là aucun opposant ne pourra battre Ali Bongo Ondimba. C’est d’abord une maladresse grossière, qui démontre, une fois de plus, l’amateurisme de ceux qui sont là. Il est également vrai, je l’ai appris récemment, qu’ils se sont donné comme mission de m’humilier en m’attribuant 5% comme dernier des candidats (à la prochaine présidentielle). Ce sont des manœuvres dont nous sommes au courant, d’autant qu’ils ne savent pas la boucler. Mais je crois au patriotisme de ceux qui composent la Cenap (Commission électorale nationale autonome et permanente – ndlr), à celui des membres de la Cour constitutionnelle, qui sont deux maillons essentiels pour éviter que ce pays que nous aimons tous, qui ne peut être remplacé par un autre, ne sombre dans des violences inutiles.
Je lance donc cet appel aux fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, je pense qu’il est l’heure de dire que trop c’est trop ! Depuis l’indépendance, c’est la première fois que le Gabon se retrouve dans cette situation de cessation de payement. On disait que le président Omar Bongo était un fin politique mais un piètre gestionnaire, mais sous lui on n’avait jamais vécu pareille situation. Imaginez-vous qu’aujourd’hui l’Etat donne 10 000 francs par mois aux chefs de villages qui sont des auxiliaires de l’administration, mais ils ont des arriérés de deux trimestres. Les chefs de regroupements de villages qui touchent 20 ou 25 000 francs et les chefs de cantons 50 000 francs par mois, ont eux aussi des arriérés de salaire parce que l’Etat n’est plus en mesure d’honorer ses engagements.
Et pendant ce temps, le président de la République va annoncer à Koulamoutou, dans sa démagogie habituelle, lors du lancement du projet Graine dans l’Ogooué-Lolo, que les membres des coopératives percevraient chacun 100 000 francs par mois. Où est-ce qu’il va trouver l’argent, alors qu’il n’arrive même pas à payer les 10 000 francs qui sont dus aux chefs de cantons ? Saviez-vous que le 17 août dernier nos préfets et gouverneurs n’ont pas reçu un seul radis pour organiser la Fête nationale dans leurs localités ? Le pays est en perte de vitesse. Libreville qui était le centre des rencontres africaines est devenue aujourd’hui une ville banalisée. Combien de chefs d’Etat avez-vous ici en sept ans ? Cela démontre que le pays est complètement isolé sur la scène africaine. Et sur le plan économique, les entreprises souffrent, bien sûr, en dehors des entreprises de leurs amis. Tous les chantiers sont à l’arrêt parce qu’elles ne sont pas payées. Pourtant, quand j’étais député, on nous rabâchait à chaque fois que la dette intérieure avait été apurée. Ce qui était complètement faux.
Vous avez récemment déclaré qu’Ali Bongo avait violé le serment constitutionnel. Qu’est-ce que vous entendez faire pour l’amener à le respecter ?
Je pense que c’est un problème d’honneur personnel. Lorsqu’un président de la République a juré de respecter la Constitution, de respecter et de faire respecter l’Etat de droit, il lui revient de tirer les leçons. Notre jeune compatriote Jean-Pierre Oyiba avait été d’une dignité exemplaire. Lorsqu’il était directeur de cabinet, il avait été cité dans l’affaire relative aux détournements à la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale – ndlr), il avait démissionné de ses fonctions pour se mettre à la disposition de la justice. Le premier magistrat de ce pays, qui avoue à ses concitoyens que l’acte de naissance qu’il a produit en 2009 était un faux, a-t-il le courage de regarder en face ses compatriotes ? Si lui même n’a pas le sens de l’honneur, c’est qu’il n’en aura plus jamais.
Que répondez-vous à ceux qui soutiennent que vous disposez d’un réseau dormant de personnalités importantes, dans la haute administration et le gouvernement, prêtes à vous suivre, ainsi que le groupement Héritage et Modernité ?
(Sourire). Je constate que mon ombre fait peur. Et si mon ombre fait peur, je crains qu’ils ne deviennent fous, parce qu’ils me verront partout. Je dois dire que contrairement à ce que les émergents ont affirmé, je ne suis ni le promoteur ni l’animateur de Héritage et Modernité. J’ai découvert la naissance de ce groupement comme tous les Gabonais. J’ai été écœuré, j’ai ressenti même de la nausée quand j’ai entendu le ministre de la Communication, je préfère ne pas citer son nom, dire (sur RFI) que les caisses de l’Assemblée nationale sont vides parce que j’aurais utilisé les finances de l’institution pour acheter les députés qui ont démissionné. Ce monsieur devrait avoir honte de lui-même, parce qu’il n’arrive pas à la hauteur des chevilles des députés démissionnaires, en matière de probité morale. Ils n’ont, d’ailleurs, aucune leçon à recevoir de ce monsieur. Et si ce monsieur veut bien, je ferai diffuser dans les journaux les reconnaissances de dette qu’il a eu à signer auprès de certaines personnes. Ces messieurs sont des pères de familles responsables. Ils ont pris leur décision en toute liberté. Je n’ai donc pas eu à intervenir. Je n’y suis pour rien ! Je crois qu’eux-mêmes m’entendent, et je ne pense pas qu’ils aient dit quelque part que j’étais leur promoteur.
Et vos supposés réseaux dormants au sein du gouvernement actuel ?
Il y en a qui ont perdu le sommeil. Ils se disent : «tel est l’ami de Nzouba, tel autre est son sympathisant». Mais ce n’est pas la peine qu’ils aient peur de mon ombre. Je n’ai pas demandé à qui que ce soit de me suivre. Si quelqu’un est membre du gouvernement, il est membre du gouvernement. Pourquoi voudraient-ils que Nzouba les influence pour qu’ils partent de là ? Non. Moi, je ne suis pas responsable de ce qu’il pourrait advenir à telle ou telle administration. Il y a des fonctionnaires qui me suivent mais ils sont libres. Mais si un ministre veut bien me suivre, je ne dirai pas «non». Je l’accueillerai avec beaucoup de plaisir. Il faut que ces gens-là arrêtent de prendre leurs rêves pour des réalités.
Un sujet récurrent à votre sujet est celui du détournement de budget de construction de l’annexe de l’Assemblée nationale. Qu’en est-il exactement ?
(Grave). Cette affaire, c’est M. Moulombi qui l’avait lancée, je ne sais plus en quelle année. Entre 2007 et 2009, il y a eu des inscriptions de 1 milliard de francs par an, au titre de la construction de l’annexe. Les études y relatives – je n’ai pas le chiffre en tête – ont coûté de l’argent. Premièrement, je pense que la société qui a eu à faire des travaux dans le bâtiment de l’Assemblée nationale est là. Elle a des factures. Nous sommes arrivés au palais Léon Mba en juillet 2001 et dès octobre 2001 nous avons vu des fuites d’eau partout. Avec les inscriptions qui sont arrivées en 2006 ou 2007, nous avons utilisé une partie de l’argent pour faire les réparations. Vous pouvez allez constater que les carreaux que vous voyez sur les murs ne sont pas les carreaux d’origine, parce qu’on a dû casser tout ce qui existait pour crépir d’abord les murs avant de reposer les carreaux. Depuis lors, nous n’avons plus de fissures ni les fuites que nous avions auparavant. Il y a eu beaucoup d’autres travaux.
Deuxièmement, il y a que les gens confondent. Il existe une différence entre l’inscription et le décaissement réel. Il se trouve que le Trésor a accumulé des arriérés budgétaires que l’Assemblée nationale n’a pas pu toucher. Cette accumulation d’arriérés est égale à 36 milliards de francs. Vous pouvez aller interroger le ministre Magnagna qui me l’a dit lui-même : lorsqu’il avait été nommé ministre du Budget, l’une des premières choses qu’il a eu à faire, c’était de vérifier si l’Assemblée nationale avait été intégralement payée, comme certains l’affirmaient, m’accusant d’avoir détourné. J’espère qu’il ne se dédira pas. Il a constaté lui-même que le Trésor était redevable à l’Assemblée nationale. Pour ma part, je n’ai pas voulu faire beaucoup de bruit au sujet de la qualité du bâtiment pour ne pas nuire à la diplomatie gabonaise par rapport au pays ami qui avait construit ce bâtiment. Pour le reste, le ministre m’a informé, en 2014, de ce que le président de la République avait ordonné l’annulation de tous les arriérés budgétaires. Il ne fallait donc plus compter sur cet argent. J’ai dit «OK», tout en faisant un courrier de traçabilité pour prendre acte de la décision. Et voilà où nous en sommes.
Que répondez-vous à ceux qui vous taxent d’anti-Fang ?
Je crois que j’ai été suffisamment clair dans l’interview que j’ai accordée à La Loupe. Ceci est parti de 2009, pendant les travaux du Comité permanent du bureau politique du PDG, lorsque nous devions examiner les candidatures. Il y en avait dix. Et sur les dix, il y avait un nombre important de candidats qui étaient d’ethnie Fang. Ma décision d’appuyer activement la candidature d’Ali Bongo a fait dire à certains que j’étais anti-Fang. Peut-être qu’ils comptaient sur mon soutien, mais ils n’avaient alors qu’à le solliciter et j’aurais examiné leur demande. Mais je mets quiconque au défi de m’apporter un élément sonore ou écrit par moi où j’aurais dit «tout sauf les Fang».
A en croire certains, votre stratégie serait de faire partir Ali Bongo du PDG pour vous en accaparer avec vos soutiens et amis. Y a-t-il là une once de vérité ?
Non. Je suis candidat indépendant. Si les Gabonais m’accordent leurs suffrages, durant un mandat je ne pourrais pas être le chef d’un parti politique. C’est contraire à la loi. Donc si mes amis d’Héritage et Modernité, qui m’appuient et me soutiennent, se battent pour conserver le PDG, ça c’est leur affaire. Ce n’est plus ma préoccupation majeure.
Quels sont vos rapports aujourd’hui avec l’opposition traditionnelle ?
Ben, je suis le nouveau venu dans l’opposition. J’ai trouvé que cette opposition était divisée en deux tendances. Je ne privilégie aucune des deux, je suis en bon terme avec les membres de l’opposition que j’ai trouvés. Je vais entreprendre une visite de courtoisie à des leaders de partis que j’ai trouvés sur la scène, pour les saluer et leur dire qu’aujourd’hui notre combat est le même, c’est-à-dire se battre pour l’instauration d’une vie démocratique apaisée, pour qu’on arrête de diviser les Gabonais entre eux, et pour se battre afin que les Gabonais retrouvent la joie de vivre d’il y a quelques années.
Croyez-vous également à la nécessité d’une candidature unique de l’opposition ?
Au stade actuel cela me paraît difficile, parce qu’avec les divers courants qui traversent l’opposition il sera difficile de réaliser ce rêve d’une candidature unique. Mais en tout état de cause, je pense qu’il convient de limiter le nombre de candidat parce que cela ne pourrait que fragiliser l’opposition. N’oublions pas que nous allons à une élection à un seul tour. C’est le candidat qui aura le plus de suffrages qui l’emportera. Or, s’il y a trop de candidats au sein de l’opposition, cela émiette l’électorat.
Pouvez-vous assurer aux Gabonais que vous veillerez à mettre en place un Etat de droit si vous êtes élu en août prochain ?
Pour donner des gages à mes compatriotes, le premier acte que je poserai sera de réunir la classe politique pour que nous nous entendions sur une plateforme destinée à réguler la vie démocratique dans notre pays. Je n’utiliserai pas le fait du prince qui consiste à décider unilatéralement d’une révision constitutionnelle ; dire aux députés «faites ceci, faites cela». Non ! C’est la classe politique et la société civile qui s’entendront pour dire «voici les scories qu’il faut faire disparaître de notre Loi fondamentale». Une fois que nous seront d’accord là dessus, je ne vois pas comment est-ce qu’un citoyen, président de la République soit-il, peut se mettre au-dessus de tous pour imposer son point de vue et prétendre que le pays doit fonctionner selon son rythme à lui. Je peux donc vous assurer que ce sont la classe politique et la société civile qui décideront des instruments à mettre en place pour réguler notre démocratie.