Cinq mois après le mouvement d’humeur des agents du Ministère des Affaires étrangères, le personnel revient à la charge ! « Les mêmes causes produisant les même effets », comme le clame la maxime, le personnel revendique, entre autre, l’amélioration de leur cadre de travail et le paiement de la Prime de Servitude Diplomatique (PSD).
Problèmes de climatisation, ascenseurs défectueux, toilettes non fonctionnelles, plafonds défectueux, absence d’électricité dans certains bureaux… Bref, les revendications du personnel des Affaires étrangères sont les mêmes que lors du précédent mouvement d’humeur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les agents sont à bout. « On travaille dans des conditions exécrables. Certains bureaux n’ont même pas de lumière », confie Boukandji Ghislain, ancien secrétaire du Syndicat des agents des Affaires étrangères (SAAE), aujourd’hui Président du syndicat. Ce dernier de rajouter : « la chaleur quotidienne provoquée par l’amiante engendre chez les agents des malaises très dangereux ». Soulignons que l’amiante est un matériau hautement cancérigène et qui serait à l’origine des problèmes de santé de 10 agents de ce ministère. S’agissant de la panne d’ascenseur, les grévistes pointent un doigt accusateur sur Emmanuel Issozet Ngondet, l’actuel ministre de tutelle. Pour eux, les factures impayées, de l’ordre de 200 millions de francs CFA à CFAO, la société prestataire, justifient l’inertie des travaux de réparation.
Le nerf de la guerre ?
Une autre revendication et pas des moindres, celle liée au paiement de la Prime de servitude diplomatique (PSD), jadis payée tous les trimestres. Le personnel ne comprend pourquoi tel n’est plus le cas ? Les agents brandissent en guise d’argument la clé de répartition des recettes résultant des Visas et Passeports. Ces derniers soutiennent que 80 % des recettes sont reversées au Trésor public et l’autre partie leur revient. Une manne destinée au versement de la PSD. Depuis plusieurs mois, déjà, les agents n’ont perçu aucun kopeck. « Il semblerait qu’il y a des gens qui jouent avec cet argent », confie un gréviste très remonté.
Pour sa part, l’actuel Ministre des Affaires Etrangères, soutient que la résolution des revendications des grévistes ne fait pas partie de son domaine de compétence.
Service minimum ?
Pour ne pas fouler aux pieds, le code du travail, mais surtout pour ne pas paralyser le fonctionnement de ce ministère de souveraineté nationale, un service minimum est tout de même respecté. Cela fait aujourd’hui près d’un mois que les agents observent leur mouvement d’humeur. Pour ne pas pénaliser le fonctionnement de leur administration, ces derniers observent le service minimum depuis le lancement de leur grève. « Nous faisons grève certes, mais nous travaillons quelques heures par jour », confirme une des grévistes. Depuis le début de la grève, longue d’un mois déjà, aucun consensus n’a été trouvé entre la hiérarchie et les grévistes.