A quelques quatre mois de la présidentielle, les invectives et violences physiques semblent prendre le pas sur les idées et projets de société des candidats. Une escalade de violence faisant déjà craindre une élection mouvementée. La dernière illustration en date, étant la récente intrusion des Forces de polices au domicile de Guy Nzouba Ndama à Koulamoutou, l’un des candidats à la prochaine présidentielle.
Annulations de meetings, violations de domiciles, intimidations, etc… Bref, une série de violences semant la peur dans les esprits. Une véritable psychose ? Voilà qui vient renforcer l’idée, répandue au sein de l’opinion, selon laquelle l’élection à venir sera la plus dangereuse de toutes.Pour preuve, nos confrères de l’hebdomadaire « Le Mbandja », en page 5 titrent : « Ali Bongo tombe dans le piège de Guy Nzouba ». Dans cet article, on apprend que les Forces de police de Koulamoutou« qui ont reçu un important renfort de Libreville, ont maté la population et procédé à des arrestations », au domicile de Guy Nzouba Ndama. Toujours selon le même journal, il s’agissait d’une importante foule venue écouter « Moukombo » sur ses ambitions présidentielles. Une rencontre qui a tourné au drame avec cette « violation » de domicile ! Mais le cas de l’ancien Président de l’Assemblée nationale est loin d’être unique.
Et pour preuve, l’édile de la commune de Franceville a lui aussi pondu un arrêté pour interdire la tenue de toute manifestation publique, lors du décès de l’Evêque Timothée Modibo Nzockena, faisant ainsi ombrage au meeting de Jean Ping dans cette ville. Dans le même temps, le stade de Franceville refusait pourtant du monde, à l’occasion de la rencontre opposant les Panthères du Gabon à l’équipe de la Sierra Léone. C’es tpourquoi, certains observateurs de la scène politique estiment que cet arrêté n’avait d’autre fins que d’empêcher le meeting du natif d’Omboué.
Des manœuvres antidémocratiques ?
Des manœuvres dilatoires destinées à intimider et à réduire au silence l’adversaire politique. Un attentat à la démocratie qui fait déjà redouter un scrutin à haut risque, si l’on en croit les récriminations des opposants tels que Jean Ping, qui dénonce une « militarisation active du pays ». L’ancien patron de la Commission de l’Union Africaine accuse l’actuel locataire du bord de mer « d’opérer son habituel passage en force ».
Election à risques ? De nombreux compatriotes croient à cette théorie et commencent déjà à tout mettre en œuvre pour rallier l’intérieur du pays le moment venu. Objectif : être à l’abri d’éventuels troubles post-électoraux à Libreville et Port-Gentil. On en veut pour preuve, les violences de 2009 dans la capitale économique. Le Gabon serait-il désormais entré dans la spirale des troubles post-électoraux ? Ce qui inquiète désormais plus d’un, alors que la présidentielle n’est plus qu’à quelques mois seulement.