Réagissant aux propos tenus il y a quelques jours par l’ancien président de l’Assemblée nationale, le ministre de la Communication s’est servi du même canal, RFI, pour l’accuser, le mardi 19 avril courant, de mensonge et vol.
Après le passage de Guy Nzouba Ndama, le tour est revenu, le 19 avril courant, à Alain-Claude Bilie-By-Nze de donner sa lecture de l’actualité politique nationale sur Radio France international (RFI). Intervenant dans le cadre de l’émission «Invité Afrique» de Christophe Boisbouvier, le ministre gabonais de la Communication n’est pas allé par quatre chemins pour battre en brèche les propos tenus par l’ancien président de l’Assemblée nationale sur la même radio.
Au cours de ce qui est apparu comme une sorte de droit de réponse, Bilie-By-Nze a nié les affirmations du député relatives à un supposé blocage du pays, de son administration en plus des dispensaires qui ne recevraient aucun médicament de l’Etat depuis des années. S’il ne s’est pas contenté de réfuter des assertions qui, selon lui, prêtent à sourire, le porte-parole du gouvernement en a profité pour accuser Guy Nzouba Ndama de s’être servi dans les caisses du palais Léon Mba peu avant sa démission en fin-mars dernier. «Les caisses de l’Assemblée nationale ont été vidées juste avant le départ du démissionnaire», a affirmé Alain-Claude Bilie-By-Nze, selon qui «une infime partie de cet argent a servi à débaucher la dizaine de députés qui l’ont suivi dans son aventure». Tentant de minimiser le malaise et la crise ambiante au sein du Parti démocratique gabonais (PDG), il a prétendu que les départs des élus «ont été négociés au prix fort avec l’argent destiné à l’institution». Des accusations qui, à leur tour, auraient pu prêter à sourire si la légendaire dénégation systématique du personnage n’était connue.
Au sujet du bilan jugé «désastreux» par de nombreux observateurs et plusieurs membres et sympathisants du parti au pouvoir, Alain-Claude Bilie-By-Nze a une nouvelle fois nié l’évidence, préférant se cacher derrière «une crise qui est mondiale, qui est internationale et qui ne concerne pas que le Gabon» et qui, a-t-il prétendu, est responsable du ralentissement de l’investissement ces dernières années. Aussi, n’a-t-il pas manqué de revendiquer le fait que «sous le mandat d’Ali Bongo, des hôpitaux modernes ont été construits à Libreville notamment, des CHU de classe mondiale», de même que ces dernières années, «sur les neuf capitales provinciales, il y en a aujourd’hui six qui sont déjà reliées à Libreville».
Pour le ministre, relater le nombre d’échec du mandat qui s’achève est donc faire «un mauvais procès» à Ali Bongo qui ne serait d’ailleurs nullement responsable, ni de la mauvaise gestion des finances publiques déplorée sous son mandat ni des dysfonctionnements des institutions ayant permis le vote des budgets sur la seule base d’analyses fictives.
Au sujet de la récente assignation d’Ali Bongo en reconnaissance de paternité devant le tribunal de grande instance d’Angers en France, c’est l’air moqueur que porte-parole du gouvernement a abordé le sujet. «Après la série «Maïsha veut 65 milliards», là on part sur la série «Amissa veut 10 milliards». Tout ça est un peu confus. Tous ces mélanges entre vie privée, vie publique, entre manipulation, pression, chantage, tout ceci est un peu malheureux parce que la vie publique gabonaise mérite quand même des débats plus élevés que ça», a-t-il exprimé, non sans s’étonner du moment où paraît cette affaire, et de laisser entendre que le président de la République ne se pliera pas au test d’ADN, ainsi qu’exigé par l’opposition.