Libreville, Gabon – L’hebdomadaire français, Le Journal du dimanche (JDD) a révélé ce week-end que le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a été assigné en justice en reconnaissance de paternité par la gabonaise résidant à Angers en France, Joyce Gennifer Ondo qui exige que le président gabonais, Ali Bongo Ondimba reconnaisse leur fille Amissa Albertine Ondo qu’ils auraient eu ensemble mais que l’actuel chef de l’Etat refusait de voire et de reconnaitre.
La présidence gabonaise n’a pas réagi à cette annonce fracassante. Les opposants également.
Selon le JDD, l’affaire, classée « hypersensible« , est entre les mains du ministère de la Justice. La Chancellerie, saisie par le procureur d’Angers, doit désormais transmettre l’assignation à la présidence du Gabon, à Libreville. Une petite bombe en perspective pour Ali Bongo, l’actuel chef de l’État, candidat à sa réélection en août prochain.
Assistée par Me Olivier Pardo, Joyce Ondo, au nom de sa fille Amissa, assigne le président gabonais en reconnaissance de paternité. « Amissa est sa fille, et je me suis tue pendant trop longtemps pour le protéger », confie au JDD Joyce Ondo, qui raconte ici pour la première fois son histoire.
« Ma fille est la Mazarine du Gabon, mais à ceci près que son père a toujours refusé de la voir. » Le dossier en reconnaissance de paternité a été déposé auprès du tribunal de grande instance d’Angers où résident la mère et l’adolescente aujourd’hui âgée de 17 ans.
Elle raconte dans le JDD : « Quand Ali Bongo m’a revue en 1998, il voulait m’acheter une maison, mais il m’a prévenu qu’il ne ‘verrait pas Amissa’. J’ai tout de suite décliné pour la maison… Il m’a offert une Mercedes C180, que j’ai acceptée. Et puis quand il s’est remarié en décembre 2000, avec l’actuelle première dame, je me suis dit que c’était terminé entre nous. J’ai trouvé du travail dans une banque, et j’ai même posé pour une publicité. C’est là qu’un jour le président Omar Bongo a demandé à me voir. C’était en 2005, on est resté une heure à bavarder. Il ne savait pas pour Amissa. ‘Ali ne sait pas garder les femmes’, a-t-il soupiré…' »
«Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout, au besoin en demandant des tests ADN avec d’autres membres de la famille Bongo»
De nombreuses pièces et témoignages, consultés par le JDD, appuient et crédibilisent ses dires. À la clé, le tribunal pourrait demander au père présumé de se plier à un test ADN. Un test à très haut risque pour l’actuel président. Ali Bongo est en effet soupçonné au Gabon d’avoir été adopté par son père, l’ancien président Omar Bongo, et d’être originaire du Biafra. Or l’article 10 de la Constitution gabonaise oblige les candidats à avoir une ascendance gabonaise de quatre générations au moins. S’il ordonne ce test, le tribunal d’Angers aura probablement entre les mains l’avenir politique d’Ali Bongo…
« Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout, au besoin en demandant des tests ADN avec d’autres membres de la famille Bongo« , promet Me Pardo. « Je suis certain qu’Ali Bongo aura la dignité de François Mitterrand« , pronostique Me Pardo.