Après un long silence politique, l’ancienne Secrétaire Générale Adjointe du PDG a repris la parole en public ce vendredi 14 Avril, devant un modeste public réuni à L’Arche de l’Alliance, une salle polyvalente du quartier Ambowè, dans le premier arrondissement de Libreville. Elle estime que tous les PDGistes, démissionnaires ou pas, sont responsables des erreurs et des réussites dans l’interminable règne du parti présidentiel.
Les querelles intestines du Parti Démocratique Gabonais (PDG) ne cessent plus d’animer une scène politique où tous les principaux acteurs proviennent désormais du mouvement laissé par Omar Bongo Ondimba, le défunt Président gabonais. Les choses se font de plus en plus claires dans le parti au pouvoir depuis 1968 au Gabon... A mesure que le mois d’Août se fait proche, l’esquisse de la division tant spéculée au sein de cette organisation a réellement pris forme. Il y a désormais d’un côté, les PDGistes ou ex-PDGistes qui dénoncent la gestion du pays, et de l’autre, ceux qui, comme Victoire Lasséni Duboze, ont juré fidélité à Ali Bongo Ondimba, leur « Distingué Camarade Président », quel que soit la violence de la tempête que traverse "la famille".
L’oratrice a marqué sa reconnaissance envers Omar Bongo Ondimba, qu’elle considère comme étant à la source de nombreuses carrières fulgurantes et s’est surtout indignée face aux départs de ceux qui semblent ne pas être reconnaissants : « Comment comprendre alors, ces critiques récurrentes négationnistes, ségrégationnistes et ces conflits intergénérationnels qui auraient été à la base de tous ces départs spectaculaires ? Retenons, chers camarades, que nous avons été, 48 ans durant, les uns et les autres, responsables des belles victoires engrangées au sein de notre grand parti ; lequel a d’ailleurs su se remettre en cause et naviguer pour asseoir les instruments de la démocratie qui permettent à tous, de nous exprimer librement aujourd’hui ! Et si erreurs il y a eu, comme on peut en compter dans toute œuvre humaine, nous en sommes tous comptables, que l’on décide de partir ou de rester ! Tous comptables des virages qui donnent au Gabon sa stature d’aujourd’hui ! »
Victoire Lasséni Duboze, la conceptrice de l’hymne du PDG, dans son allocution, a aussi fait une brève rétrospective des actions réalisées à partir de 2009, et estime que son pays a connu un grand progrès avec l’avènement de son champion ; elle ne voit donc aucune raison à ne pas poursuivre l’œuvre entamée avec Ali Bongo : « …sous le prisme de ce septennat finissant, sauf à être amnésique, volontairement aveugle et sourd, il faut reconnaître qu’au cours de ces dernières six années, le Gabon a fait un bon en avant vers des changements dont notre pays avait besoin… ».
Cependant, l’avis de cette dame sur la gestion du pays, est fort différent de celui de Guy Nzouba Ndama, l’ancien influent membre du PDG qui a récemment démissionné du parti et de la présidence de l’Assemblée Nationale. Il a déclaré, lors d’une interview sur les antennes de RFI, que le Gabon est pris dans un « syndrome de Lubitz », le jeune pilote allemand qui s’est jeté sur une montagne il y a un an avec 149 passagers à bord de son avion : « Je suis ahuri par son excès d’optimisme ! Il [Ali Bongo Ondimba] n’est pas conscient que le pays va à vau-l’eau ! Que le pays est en cessation de paiement ! C’est suicidaire ! Il n’y a que lui et son petit groupe d’amis qui croient encore à quelque chose ! »