Les mois à venir s’annoncent très délicats pour les hommes de médias qui seront amenés, en leur qualité de « faiseurs de roi », à informer, maintenant plus que jamais, vrai. La presse doit, en cette période électorale, prendre ses responsabilités ! Une tâche loin d’être une sinécure, quand on sait qu’en pareille circonstance, elle est sollicitée, courtisée voire instrumentalisée de toutes parts. Attention aux fausses amitiés ! Analyse.
C’est bien connu, sous nos cieux et un peu partout ailleurs, les politiques et politiciens deviennent tout sucre tout miel, à l’endroit des journalistes, en période électorale. La présidentielle gabonaise pointant inexorablement à l’horizon en est l’énième illustration, s’il était encore besoin de le prouver. Un peu normal, seront tentés de penser les esprits les plus avisés ! Pour comprendre cette amitié circonstancielle, il faut revisiter les principes basiques de la communication politique. Lesquels principes indiquent que les politiciens n’ont que deux objectifs : la conquête ou le maintien au pouvoir. Vu sous ce prisme, on comprend aisément le changement d’attitude des Hommes actuellement aux affaires ou de ceux aspirant à y être.
Quid des méthodes de séduction ?
Qu’ils appartiennent au camp du pouvoir ou à celui de l’opposition, le modus operandi des politiciens est le même. C’est dire qu’ils ont été formatés dans le même moule ! A l’approche des élections législatives et la présidentielle, c’est selon, ces hommes, la plupart du temps inaccessibles, se découvrent une certaine ouverture d’esprit et une proximité avec le 4ème pouvoir. Tel est le cas de Frédéric Massavala Maboumba, ex-candidat déclaré à la présidentielle, qui lors de son ralliement à Guy Nzouba Ndama, (un autre « larron » dans la course), s’est fait le chantre de la cause des journalistes. Ce dernier dans une longue diatribe contre le pouvoir a reconnu l’importance des médias et la précarité dans laquelle ses acteurs sont plongés.
Idem pour Jean Ping, lors de sa récente sortie, le 6 avril dernier à la Chambre de Commerce qui a flatté l’égo des confrères venus couvrir l’événement. Jean Ping s’est subitement érigé en défenseur des journalistes. Difficile de ne pas voir dans ce discours mielleux, une opération de drague assidue ! D’autres politiciens, conscients de la précarité voulue et entretenue, dans laquelle les Hommes de médias sont plongés, surfent sur cette injustice, en distribuant des espèces sonnantes et trébuchantes à chacune de leur sortie. Comme si cette pratique allait améliorer le quotidien de ses hommes, pourtant faiseur de roi. Une injure !
La sempiternelle instrumentalisation ?
Tous les journalistes rigoureux et expérimentés ne sont pas dupes ! Ils savent que les politiciens de tous bords les instrumentalisent quotidiennement, surtout depuis l’avènement des réseaux sociaux. Sinon comment comprendre que dans les arcanes du pouvoir, des esprits malins ont fait parle feu Omar Bongo Ondimba d’outre-tombe ? Dans un message audio ayant circulé sur la toile, le défunt s’en prend à ses « amis » d’autrefois, tel Jean Ping, Jean Eyehghe Ndong, Jean François Ntoutoume Emane et bien d’autres, passés désormais dans l’opposition.
Comment comprendre que certains médias, réputés être proches du Palais foulent quotidiennement aux pieds l’éthique et la déontologie, en se livrant à des injures en lieu et place des articles rédigés dans les règles de l’art ? Comment comprendre que des « canards » locaux n’ont que pour seule et unique ligne éditoriale le départ d’Ali Bongo Ondimba du fauteuil présidentiel ? Et pour ce faire tout y passe hyperboles, injures, ragots et autre contre-vérités. Bref, en pareille période, toutes les informations délivrées de part et d’autres sont à prendre avec beaucoup de pincettes.
Ceux du pouvoir voulant se maintenir, auront tendance à maquiller la réalité ou accentuer au maximum leurs actions, histoire de rendre leur bilan plus élogieux. Ceux taquinant le doux rêve d’accéder au pouvoir auront tendance à se faire passer pour des « vierges et puceaux » de la sphère politique. Du coup beaucoup de journalistes non aguerris ou non formés tombent dans le panneau, au point de faire copains-coquins avec les politiciens. Des journalistes qui oublient que leur première arme réside dans l’objectivité dont ils doivent faire montre, car participant eux même et à leur manière à l’instauration et la vitalité de la démocratie. Comprenne qui pourra !