Rendu public le 11 avril courant, le dernier rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale a mis en exergue l’important choc subi par la région subsaharienne du fait de la baisse des prix des matières premières qui représentent plus de 60% des exportations.
L’analyse semestrielle des tendances économiques et données les plus récentes du continent, réalisée par la Banque mondiale, classe le Gabon parmi les 12 «pays vulnérables» du point de vue des termes de l’échange. Le 13e volume d’Africa’s Pulse du groupe de la Banque mondiale souligne que le ralentissement des activités en Afrique subsaharienne est occasionné par la baisse des prix du pétrole et des minéraux. «Dans plusieurs pays exportateurs de matières premières, les développements internes sont défavorables, telles que les pénuries d’électricité, des conditions de sécheresse sévère, l’incertitude politique et les menaces de sécurité, exacerbent l’impact direct de la baisse des prix des matières premières», indique le rapport.
Selon Africa’s Pulse, le groupe des 12 pays déclarés vulnérables (Angola, Tchad, Guinée équatoriale, Gabon, Nigeria, République du Congo, Soudan du Sud, République démocratique du Congo, Guinée, Libéria, Mauritanie et Sierra Leone) abrite près de 36% de la population de la région et représente environ la moitié de son activité économique. Dans ces pays, la dégradation des termes de l’échange devraient dépasser 10%. «Dans cette catégorie, la baisse du prix de l’énergie la faiblesse des prix du minerai de fer sont coupables de cette dégradation », souligne le rapport. «Les termes de l’échange ayant baissé de 16 %. Sur la même année, ils devraient entraîner un ralentissement de l’activité économique dans toute la région de l’ordre de 0,5 % par rapport aux projections. Cela devrait aussi déséquilibrer la balance courante et le solde budgétaire de respectivement 4 et 2 points de pourcentage par rapport aux projections initiales», estime aussi la Banque mondiale.
Pour changer la donne, l’institution de Bretton Woods recommande la diversification des sources de croissance. «Il serait important d’examiner les dépenses publiques», affirme Chuhan-Pôle, économiste en chef à la Banque mondiale. A ses yeux, l’ajustement budgétaire ne doit pas être aveugle : il doit tenir compte de la pauvreté. «Les Etats doivent continuer de mettre l’accent sur les infrastructures comme l’énergie», recommande-t-elle. Sur un autre registre, l’auteur d’Africa’s Pulse est d’avis que l’urbanisation peut être un vecteur de croissance. Pour ce faire, elle préconise que «les politiques règlent les problèmes structurels de la mauvaise répartition du foncier, de l’urbanisation morcelée et de la faible productivité».