Pour tendancieuse ou insensée qu’elle puisse paraitre, la question trouve son intérêt, au regard de la guerre sans merci que se livrent les « héritiers » d’Omar Bongo Ondimba, au sein du parti au pouvoir, depuis son décès en 2009. Une guerre tellement féroce que certains en viennent à parler d’une « hémorragie inédite au PDG », ce gros gâteau confectionné par Omar Bongo Ondimba, dont chacun revendique désormais sa part d’héritage, à l’aune des envies présidentielles prononcées. Une succession mal en point !
Une succession ratée, ou plutôt mal amorcée ! C’est le constat qu’on peut dresser au sujet de la crise qui secoue actuellement le Parti Démocratique Gabonais.En fait, la genèse de cette crise est à mettre à l’actif du décès d’Omar Bongo Ondimba en 2009. Au fond il s’agit d’un conflit lié à la succession du « vieux », qui pour beaucoup a été mal entamée. Depuis la fin de « Papa Omar », il y a eu au total quatre groupes de courants qui s’expriment au sein du PDG. Le premier, celui des barons comme André Mba Obame, Jean Eyeghe Ndong, Casimir Oye Mba, Paulette Missambo, pour ne citer que ceux-là. Tous ces anciens ministres ont profité des remous autour du décès du patriarche pour sonner le tocsin d’une « succession dynastique » au Gabon.
Et c’est Jean Eyeghe Ndong, qui lors d’une oraison funèbre devant Nicolas Sarkozy, à l’époque président français, a donné, en de termes à peine voilés, l’alerte sur l’éventualité d’un tel scénario. Et ce, dans la mesure où il est souvent reproché à la France d’installer ou de désinstaller les régimes au Gabon. Pour ce premier groupe de ministres qui ont démissionné du parti pour ne pas avaliser la candidature d’Ali Bongo Ondimba qu’ils qualifiaient de « passage en force ». Ceux-là ont préféré s’émanciper du parti pour aller faire leurs classes dans l’opposition.
Quid des autres courants ?
Le deuxième courant, constitué de Jean Ping, Jacques Adihenot , RénéNdemezo’oObiang, Jean François Ntoutoume Emane, (liste non exhaustive), a jugé utile de quitter la barque sous les commandes d’Ali Bongo Ondimba. Et c’est justement ce deuxième courant que de nombreux militants, acquis à l’émergence taxaient d’ « aigris », de « vieillards amortis » qui démissionnaient parce que mis à l’écart par le capitaine du moment, soucieux cette fois de « promouvoir la jeunesse ».
Le troisième groupe, quant à lui polarise plus l’attention, de par sa nouveauté. C’est celui des députés, réunis au sein du mouvement « PDG Héritage et Modernité ». Un courant qui revendique plus de démocratie au sein du parti.Les « frondeurs » militent pour la révision des statuts du parti. Objectif : les adapter aux normes démocratiques, notamment la question de la désignation du candidat de la formation politique à la présidentielle. Ils n’ont jamais songé quitter le parti qu’ils disent porter dans leur cœurs, car le PDG, déclarent-ils est un « héritage commun et non patrimoine familial ».
Ils ne sont devenus opposants qu’à partir du moment où, disent-ils, Ali Bongo Ondimba a refusé de les écouter, préférant les exclure. Avec Guy Nzouba Ndama à leur tête comme candidat, ils entendent tenir la dragée haute au « distingué camarade », dont ils dénoncent le bilan « négatif », selon leurs propres termes.
Enfin, le quatrième courant, celui de la résignation est celui des militants rescapés (pour le moment), les derniers vestiges qui ont fait le choix de soutenir bec et ongle ce qui reste au parti. Ceux-là constituent le dernier rempart d’Ali Bongo Ondimba.