Alors que de nouvelles accusations d’abus sexuels pèsent sur les éléments de la Minusca, le gouvernement a tenu à faire une mise au point.
Dans un récent rapport de l’Organisation des Nations-unies (Onu), il est rapporté qu’«à des dates non identifiées, au cours de la période de 2013 à 2015, (il semblerait que), un nombre indéterminé de membres du contingent militaire (gabonais) alors basé à Dekoa, République Centrafricaine, ont exploité et abusé sexuellement un nombre indéterminé de membres de la population locale». Cette partie du rapport a été la cause du courroux du gouvernement qui s’est récemment saisi de l’occasion pour faire une mise au point au sujet des activités de son contingent au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).
Dans un communiqué du ministre de la Défense nationale daté du 5 avril dernier, il est rappelé que la participation du Gabon aux opérations de maintien de la paix en RCA a débuté le 31 janvier 1997 et se poursuit jusqu’à ce jour sans qu’aucun reproche de ce genre n’ait été fait à l’encontre de ses soldats. «Cette présence gabonaise n’a jamais auparavant été entachée d’aucun abus sur ces populations», a assuré Mathias Otounga Ossibadjouo, qui n’a toutefois pas nié avoir eu connaissance des accusations portés sur des éléments du contingent gabonais au début de l’année en cours.
Ces trois affaires, conformément à l’article 7 du mémorandum d’entente relatif au bataillon de réserve de la Minusca, ont conduit à l’ouverture d’une enquête prévôtale, avec désignation de deux enquêteurs nationaux. «En vue d’assurer la transparence des investigations menées par le Gabon, qui suivent leur cours, un protocole d’accord a même été signé entre le prévôté du bataillon gabonais de la Minusca et le Bureau des services de contrôle interne des Nations-unies (BSCI) initié en février 2016», a précisé le ministre de la Défense nationale. «Cependant, face à la récurrence de ces allégations au demeurant infondées, selon les résultats préliminaires des enquêtes ouvertes, le gouvernement de la République gabonaise souligne que celles-ci ternissent la réputation de l’armée gabonaise et ont une incidence importante sur le moral de ses troupes déployées en Centrafrique», a-t-il poursuivi, promettant de «sanctionner sévèrement les auteurs de ces actes odieux et barbares au cas où des preuves crédibles soutiendraient ces allégations».