Situé dans le deuxième arrondissement de Libreville, le Centre Hospitalier de Nkembo est une structure spécialisée dans le traitement des grandes endémies. Cet hôpital se trouve privé d’eau depuis belle lurette. Une situation inexplicable ! Comment comprendre l’inaction des autorités devant l’absence du précieux liquide dans cette structure hospitalière ?
La situation est alarmante au centre hospitalier de Nkembo ! L’eau dans cet hôpital est une denrée rare, pire inexistante depuis plusieurs années déjà. En effet, ce centre hospitalier est spécialisé dans le traitement des grandes endémies telles que la tuberculose, la lèpre, les maladies parasitaires et infectieuses, le VIH, pour ne citer que celles-là. Un véritable « danger »pour les patients internés et le personnel médical y exerçant ! Tous subissent les dommages collatéraux de l’absence de l’or bleu. Une pénurie qui semble ne pas heurter la sensibilité des pouvoirs publics.
Cet hôpital refuse du monde, particulièrement les patients souffrant des maladies dites endémiques. Dans la même structure s’y trouve un Centre de Traitement Ambulatoire (CTA). C’est dire que ce problème d’eau aggrave la souffrance, déjà bien pénible des patients en quête de guérison. On peut donc affirmer sans ambages que la pénurie d’eau rend difficile le travail des agents médicaux. Pire, les toilettes sont inexistantes en raison de cette pénurie. Du coup, patients, visiteurs et personnel n’ont d’autre choix que de déféquer en pleine nature. C’est du moins ce que nous explique un malade trouvé sur les lieux.
Même son de cloche pour Bruny Eyang, parent d’un malade interné depuis une semaine, qui explique les difficultés auxquelles ils sont confrontés depuis leur arrivé. Selon cette dernière, il n’y a pas d’eau depuis son arrivée, ni pour boire, ni pour se laver encore moins pour les toilettes. « Nous sommes obligés d’apporter de l’eau depuis la maison afin que mon papa qui est hospitalisé ici puisse se lavre. Vraiment c’est difficile ce transport d’eau d’un bout à un autre de la ville. Si nous ne pouvons pas aller chercher de l’eau à la maison, nous nous trouvons dans l’obligation de recueillir de l’eau de pluie pour espérer au moins prendre une douche. Pire encore, si dame nature ne nous a pas offert de l’eau, nous recueillons de l’eau qui coule derrière un split, dès que le seau est plein, il nous sert pour le bain », explique Bruny Eyang.
Idem pour le personnel soignant qui nous a fait part de ses inquiétudes. ILF, une infirmière exerçant au Centre Hospitalier de Nkembo, soutient que le personnel est exposé à un danger permanent. Celui d’un risque de contamination par les malades, car le manque d’eau ne permet pas une « désinfection » efficace des lieux et des mains, après une séance de soin ou d’une vaccination, pour ne citer que ces cas. Ils sont donc obligés de recourir à l’utilisation de gels de mains, histoire de les désinfecter, ajoute cette dernière. Incompréhensible !
Profitant de la tribune offerte, cette infirmière déplore le fait que l’opération de nettoyage des hôpitaux tous les mercredis, initiée par le Ministre de la Santé, (telle qu’édictée par la Journée Citoyenne), soit plombée par ce manque d’eau. S’il est vrai que l’hôpital de Nkembo n’est pas le seul à vivre cette situation, on se demande alors à quoi sert le Programme National de Développement Sanitaire ? Quelles en sont ses priorités ?