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Présidentielle 2016 : Vers un revirement de position dans l’opposition ?
Publié le samedi 9 avril 2016   |  Gaboneco


Le
© Autre presse par DR
Le Front de l’opposition


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La manière avec laquelle se désagrège le Parti démocratique gabonais, PDG, (au pouvoir), démontre à suffisance que Guy Nzouba Ndama avait raison, lui qui, il y a des années, dénonçait le fait que certains responsables de la formation politique qui affichaient un comportement trop individualiste, perdaenit l’idée qu’ils étaient au pouvoir et que pour cette seule et noble raison, il leur fallait travailler au bien-être de la communauté nationale. Ce dernier racontait une anecdote présentant lesdits responsables comme des souris que la formation politique aurait gardées dans des sacs d’arachide. Alors que l’on assiste à des départs massifs vers l’opposition, l’on constate paradoxalement qu’au sein de celle-ci, se font jour des divisions que la lucidité des uns et des autres, pour ne pas dire du grand nombre et la volonté affichée de regarder dans la même direction « Gabon d’Abord », vont contribuer à unir ces enfants dont le discours d’alternance est le même, mais qui peinent à accorder leurs violons sur l’essentiel.

La dernière sortie de l’opposant Jean Ping servira peut-être de déclic à une opposition à laquelle les populations ont de tout temps demandé de s’unir pour qu’enfin, certainement, le changement soit une réalité et que l’on pense désormais à la prospérité du citoyen et du pays. Au vu des présences observées lors de sa toute dernière conférence de presse à la Chambre de commerce de Libreville, il y avait non seulement ses anciens compagnons du gouvernement sous Omar Bongo Ondimba, mais aussi des personnalités du monde de la culture, tel Pierre-Claver Akendengué dont l’œuvre musicale n’a eu de cesse d’être un pamphlet contre l’ancien régime, ses manières de faire, sa gouvernance, « l’aveuglement » du gabonais face à ce qu’il a toujours considéré comme une forfaiture…

Un peu comme si on se retrouvait dans le XVIIIème siècle français où la conjugaison des politiques et des hommes de sciences, pris au sens large, avait conduit aux bouleversements soldés par la chute de la monarchie ! L’attitude qu’affichait en effet l’assistance nous fait dire que dans chaque tête défilait une idée : « l’heure est grave, il faut redonner au Gabonais et au Gabon leurs lettres de noblesse ». Comment ? Là est la question centrale qui risque de trouver sa réponse dans la naissance d’une conscience collective, à entendre parler plus d’un. C’est peut-être la raison pour laquelle Jean Ping a cru bon d’attirer l’attention de l’opposition sur les conséquences des divisions en son sein, surtout lorsque l’on sait dans quel état d’esprit les hommes d’en-face se préparent pour ramener au palais du bord de mer « leur champion ».

« Ô tempora ô mores ! »

Lui-même, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping et Guy Nzouba Ndama aurait déjà évoqué le sujet lors de leur rencontre dans l’Hexagone. Ne reste plus donc qu’à convaincre leurs camarades de tous les autres cercles de l’opposition qui croient dur comme fer que dans un contexte de scrutin à un tour, il est facile de vaincre le signe indien, c’est-à-dire gagner devant le PDG qui part avec l’avantage de la machine électorale et celui que lui confère les instruments de renseignements et de la communication politique.

« L’Union fait la force », c’est assurément ce qui conduit de plus en plus les leaders politiques de l’opposition à épouser l’idée selon laquelle, il n’est plus temps de répéter les erreurs du passé, encore que dans les années 90, l’élection présidentielle, remportée par Omar Bongo Ondimba ouvrait la voie à un second tour, ce qui se présentait comme une facilité pour les opposants qui pouvaient aisément, si cela leur était permis, surfer sur les règles arithmétiques pour assurer leur victoire.

Aujourd’hui où la tendance est au resserrement des liens, apparemment, est-on convaincu qu’il n’y a plus de place pour des fissures qui pourraient être l’œuvre du camp adverse dont les stratégies pourraient être notamment celle vieille comme le temps qui consiste à miner les regroupements de l’opposition de l’intérieur, moyennant pécule ou promesses post- électorales, que n’a-t-on pas déjà vu dans ce monde ?

Faire la politique autrement !

Mais, tout cela n’est encore que discours, puisque ce qu’attendent les gabonais de leurs hommes politiques, c’est qu’ils s’imprègnent d’Aristote et de tous ceux qui, comme le penseur grec, définissent la politique comme l’art de « bien » gérer la cité. Ce qui signifie en clair, qu’il faut aux gouvernants, se mettre en tête qu’ils ont mandat, après avoir reçu du peuple, de la majeure partie du peuple, n’oublions pas les principes chers à la Démocratie qui n’ont que foutre des scores staliniens de 100%, son quitus pour présider aux destinées du pays ; de s’investir pour ledit peuple et pour le pays, s’ils tiennent à de nouveau mériter sa confiance, vu que rien n’est immuable en politique.

En tout cas, il semble que la plupart de ces femmes et hommes qui ont fait leurs humanités sur les bords de la Seine, ont lu le général Charles de Gaulle et intégré la pensée selon laquelle une élection, c’est un candidat face à un peuple ! A eux de jouer, non plus dans le but de nous distraire, mais dans celui de nous démontrer à quel point, ils sont touchés par la paupérisation qui nous guette et sont convaincus qu’ils sont prêts à s’oublier au nom de la communauté. Laquelle communauté risque un jour de réfléchir comme le poète qui est d’avis que « Si tu ris, arrêtes- toi un moment, si tu bats le Tam-Tam, arrêtes-toi un moment, si tu chantes, arrêtes-toi un moment ; le rire dans l’oppression, le Tam-Tam dans l’oppression, le chant dans l’oppression, tuent la conscience », pour arriver à la conclusion que « l’opprimé ne rit pas, ne chante pas, ne bat pas le Tam-Tam, il lutte les armes à la main jusqu’à la victoire ».

Dounguenzolou

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