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Présidentielle 2016 : Guy Nzouba Ndama va-t-il changer la donne ?
Publié le mercredi 6 avril 2016   |  Gaboneco


M.
© Autre presse par DR
M. Guy NZOUBA-NDAMA, ancien président de l’Assemblée nationale


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L’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle de cette année, hier 5 avril au quartier Okala, dans le 1er arrondissement de Libreville. Si cette annonce suscite des sentiments et appréciations mitigés, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle risque de bouleverser l’ordre établi. D’ailleurs certains observateurs y voient même une redistribution des cartes. La physionomie du scrutin va-t-elle changer ?

Ca y est ! Ce qui était encore jusque-là une rumeur s’est concrétisé hier. L’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama a annoncé officiellement sa candidature, au cours d’une déclaration qu’il a tenue au sein de l’une de ses résidences privées, au quartier Okala. Pour beaucoup c’est l’un des derniers piliers de la maison PDG qui tombe, et laisse ainsi vacillant le parti secoué, par une vague de démissions inédite, depuis la mort de son fondateur, Omar Bongo en 2009. Comme tous les autres, c’est donc à un véritable réquisitoire contre Ali Bongo Ondimba que l’ancien président de l’Assemblée nationale s’est livré. Un véritable discours fleuve, long d’une quarantaine de minutes.

Toutefois, ce dernier, tout comme d’autres avant lui, a reconnu sa participation et part de responsabilité à l’état actuel de la gouvernance du pays. Puis l’homme a devisé sur les motifs de son retrait du directoire du PDG. Ce dernier n’a pas manqué d’évoquer la crise de confiance entre l’institution dont il avait la charge et l’exécutif. Guy Nzouba Ndama accuse Ali Bongo de s’être entouré de ‘’gens animés d’un appétit vorace et d’une soif inextinguible de l’enrichissement facile".

Pour le désormais ancien président de l’Assemblée nationale qui dénonce la multiplication des éléphants blancs depuis sept ans, Ali Bongo n’a excellé que dans la communication au lieu de l’action. C’est pourquoi, "face à l’indignation de nombreux compatriotes", il a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle d’août 2016. "En prenant cette décision, je ne veux être ni un héros ni un martyr. Ma décision se résume dans un seul souci : Gabon d’abord", a-t-il dit.

Une candidature qui change tout ?

On est tenté de se le demander, tant Guy Nzouba Ndama, au-delà de sa responsabilité dans la gestion du Gabon par le PDG (responsabilité qu’il assume d’ailleurs), est avant tout un vieux routier de la politique gabonaise pour être issu de "l’incubateur politique de Bongo". Et pas n’importe quel vieux routier, l’homme a été pendant 19 ans président de l’Assemblée nationale sous les couleurs du parti au pouvoir. Ce qui contribue largement, pour un personnage de cette trempe à se faire une large audience politique.

Ce qui amène certains à penser qu’avec un Guy Nzouba dans la danse, c’est toute la conception de l’élection jusque-là favorable à Jean Ping et Ali Bongo tous deux pressentis comme les deux meilleurs challengers, qui va être redessinée. On assiste donc là à une redistribution de cartes, qui n’est plus favorable ni à Ping ni à Ali Bongo. Mais à une compétition ouverte que nombreux présentent déjà favorable à l’ancien patron de l’Assemblée nationale gabonaise.

Au-delà de son aura d’ancien baron du PDG, l’homme bénéficie du soutien du mouvement « PDG H&M », une aile dissidente conduite par 12 autres députés dénonçant la politique menée par Ali Bongo depuis sept ans. Avec la candidature de l’élu de la Lolo-Wagna, c’est presqu’un déclic qui vient déjouer touts les pronostics et autres supputations ayant court jusqu’ici. Avec Le soutien du PDG Héritage et modernité, il pourra rafler les suffrages des populations du sud (pour ses affinités ndzébi), du centre, et même du nord (pour l’appui de certains députés dissidents). Lesquels députés sont des élus nationaux disposant de fiefs électoraux. Ce qui n’est pas anodin, surtout qu’ils se disent encore du PDG (bien que dissidents). Un PDG nouveau ! Un argument qui risque de faire pencher la balance en leur faveur quand on sait l’enracinement et le besoin du renouvellement du parti au pouvoir. Voilà qui vient relancer désormais la compétition.



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