Confronté à la dure réalité, le nouveau directeur général de la Société gabonaise de transports (Sogatra) a dévoilé, le 5 avril courant, son plan de restructuration.
À l’occasion de ses 100 premiers jours à la tête de la Société gabonaise de transport (Sogatra), Patrick Assélé a ouvert, aux hommes de média, les portes de cette structure dont la vie est rythmée par des grèves, mouvements d’humeur, retards de salaires, insuffisances diverses. Objectif : communiquer sur la situation financière et structurelle de l’entreprise. «La Sogatra dispose de peu de moyen financiers, techniques et matériels pour assurer correctement sa mission de service public. La société est lourdement endettée auprès de ses partenaires, CNSS, fournisseurs, banques…, du fait des dettes accumulées au fil du temps », a-t-il souligné.
Selon les conclusions de l’audit de cette entreprise vieille de 19 ans, le management de Sogatra, au 31 décembre dernier, péchait notamment par l’absence d’une gestion prévisionnelle des emplois et compétences, un défaut de séparation des tâches dans le traitement et le contrôle des salaires, l’insuffisance d’encadrement dans la gestion des carrières, l’absence d’un système de suivi des commandes, l’absence d’inventaire permanent des stocks, l’absence de budget prévisionnel des approvisionnements, un défaut de logiciel comptable depuis janvier 2015, l’absence de prévisions de trésorerie, une carence d’enregistrement des encaissements, un défaut de pièces justificatives des décaissements, une insuffisance du système de contrôle des caisses, l’absence de contrats avec les partenaires… Bref, tout d’une entreprise fonctionnant dans l’informel.
Destiné à faciliter la demande d’une rallonge budgétaire pour couvrir les salaires du quatrième trimestre 2015, cet examen de l’utilisation de la subvention étatique a permis de mieux cerner les raisons de la fluctuation constante de la masse salariale. Il aurait également donné une idée du coût salarial mensuel de la Sogatra. «Celui-ci représente en moyenne, une charge mensuelle de 541 117 407 de francs, charges sociales et fiscales comprises. La masse salariale totale est de 6 493 408 879 francs à fin décembre 2015, soit un peu plus de la subvention prévue pour l’exercice budgétaire», souligne l’audit. Par contre, on note une évolution du coût salarial mensuel dont la baisse moyenne mensuelle se situe à un peu plus de 1 500 000 francs.
Pour permettre au nouveau directeur général d’offrir à la Sogatra l’occasion de jouer pleinement son rôle, un plan de restructuration en trois axes a été adopté. Comprenant la réhabilitation, l’amélioration et l’optimisation des moyens. Ce qui fait le lien entre les orientations du gouvernement, les recommandations de l’audit et la vision de la direction générale de la société. «Le but étant de trouver des solutions concrètes qui permettront d’amorcer la transformation de la Sogatra en une société viable urbaine et interurbaine des populations à moindre coût et dans les conditions de sécurité de confort », a affirmé le directeur général de la Sogatra.
S’agissant de la réhabilitation, des actions sont actuellement conduites, conformément aux recommandations de la mission d’audit. L’amélioration, inscrite parmi les opérations à court terme est, pour sa part, envisagée dans une période de trois à huit mois tandis que l’optimisation sera mise en œuvre sur une période de 15 à 24 mois.
La Sogatra dispose de deux dépôts opérationnels à Libreville et Owendo, d’un atelier central technique, de quatre unités d’entretien et maintenance provinciales, d’une gare de régulation, de trente terminus de régulation, de 300 points d’arrêt dont huit équipés d’abribus et 20 points de stationnement pour taxis. Pour son offre de transport, le réseau de la Sogatra comprend 30 lignes urbaines et interurbaines, 64 bus et 30 taxis opérationnels, 36 nouvelles acquisitions de bus d’une capacité de 40 places assises et 20 taxis non encore exploités. En moyenne la Sogatra parcourt chaque jour 14 024 kilomètres pour 50 000 passagers transportés.
