L’accès en toute sécurité des volontaires de la Croix rouge aux zones de conflit est au cœur d’un atelier qui s’est ouvert le 4 avril courant à Libreville.
A l’initiative du Comité international de la Croix rouge (CICR), un «atelier sur l’évaluation et la planification du cadre pour un accès plus sûr», s’est ouvert le 4 avril courant à Libreville. Etalés sur trois jours, ces travaux vont déboucher sur l’élaboration d’un plan d’action pour l’amélioration du niveau d’acceptation des sociétés nationales de la Croix rouge. «Historiquement parlant, le mouvement de la Croix rouge et du Croissant rouge s’est rendu compte que les volontaires lorsqu’ils interviennent, notamment dans les conditions de tension, de violence ou de conflits, sont souvent eux-mêmes des victimes collatérales», a justifié le délégué régional à la coopération au CICR. «Après ce constat, les responsables du mouvement ont cru bon d’initier un nouveau concept qui va développer des réflexes au niveau des volontaires, pour l’accès aux victimes, de manière sécurisée, en situation de conflit (…) En gros, l’accès plus sûr : c’est s’asseoir et réfléchir sur les moyens et les actions à initier pour que les volontaires accèdent de manière sécurisée aux victimes en période de conflit», a expliqué Justin Rukundo.
Sans se soucier ou vraiment mesurer la portée de son propos, le directeur général de la Croix rouge Gabon a placé cet atelier dans le contexte de la prochaine présidentielle. «Dans le contexte prochain que le Gabon connaitra, avec l’organisation de la prochaine présidentielle, et fort des expériences antérieures, nous avons constaté que nous avons une faiblesse au niveau de l’intervention dans ces situations de conflits socio-politiques ou socio-économiques», a dit Armel Boubindji, comme s’il était au courant de quelque chose ou entendait anticiper une catastrophe à venir. «Aujourd’hui, il est donc opportun de renforcer les capacités de nos volontaires et acteurs sur le terrain, pour prétendre intervenir sereinement et dans les conditions de sécurité, lors des prochaines éventuelles situations de conflit. C’est donc un atelier qui tombe à point pour renforcer les capacités de nos sociétés nationales», a-t-il ajouté. «L’atelier ne s’adresse qu’à 20 personnes mais ces dernières vont restituer ce qu’elles auront appris au niveau de leurs branches, des volontaires et des chefs d’équipe pour que les mesures qui en découlent deviennent des réflexes dans le fonctionnement de la Croix rouge», a précisé Justin Rukundo.
Concrètement, l’atelier comprend trois étapes dont la première est le «retour sur les enseignements tirés au niveau opérationnel», qui vise à recenser les lacunes, obstacles, risques et problèmes existants ou potentiels qui limitent ou sont susceptibles de limiter l’acceptation, la sécurité et l’accès de la société nationale. La deuxième est l’«analyse comparative», qui consiste à renforcer les mesures déjà mises en œuvre par la société nationale pour accroître l’accès de ses équipes, leur acceptation et leur sécurité, tout en déterminant les éventuelles lacunes à corriger et les priorités pour l’avenir. La dernière étape, enfin, est la «planification», les conclusions des deux premières devant servir de base à l’élaboration d’un plan d’action.