Le président du Parti démocratique gabonais a reçu, le 4 avril dernier, les élus de sa formation politique, au lendemain de la démission d’une dizaine d’entre eux. L’économie de la rencontre entre Ali Bongo et les députés du PDG
Intervenant après le renoncement de Guy Nzouba Ndama au poste de président de l’Assemblée nationale, la rencontre, ce 4 avril à la présidence de la République, entre Ali Bongo et les élus du Parti démocratique gabonais (PDG), s’y est naturellement référée. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement, la série de démissions ayant suivi l’acte de l’ex-occupant du perchoir était l’essentiel de l’ordre du jour. Daniel Ona Ondo (élu d’Oyem) qui y a pris la parole en tant que Premier ministre a supputé que s’il ne faut pas sous-estimer les conséquences de la crise à l’Assemblée nationale, il ne faut cependant pas dramatiser la situation.
Tout en réaffirmant la détermination des députés à faire bloc pour soutenir le président du PDG, André Dieudonné Berre qui emmenait les troupes en tant que président du groupe parlementaire, n’a pas moins demandé au «Distingué camarade» de rassurer les élus face aux multiples rumeurs, notamment relatives à la limite d’âge, plafonnée à 50 ans, «voire 60 ans pour les plus chanceux» quant aux investitures des candidats pour les prochaines législatives. Le député du 1er arrondissement de Libreville a par ailleurs exprimé l’impatience des élus PDG de descendre sur le terrain, les adversaires politiques l’écumant déjà. Ce qui rejoint d’une certaine manière l’indication de Daniel Ona ondo : «il faut se concentrer sur l’essentiel», sur les attentes du peuple concernant le redressement de l’économie, l’emploi, les mesures contre la vie chère, etc. Pour ce faire, le PDG a besoin de son unité, a estimé le Premier ministre, appelant les élus de son parti à ne pas «s’éparpiller vers des lendemains incertains, à l’horizon mal défini».
Pour sa part et en réponse aux députés, Ali Bongo s’est voulu rassurant : il n’y a pas de liste noire élaborée sur le critère de l’âge ; la procédure de désignations des candidats aux prochaines législatives continuera de se faire se faire à partir de la base et de façon démocratique. Estimant qu’il faut s’interroger sur les déterminismes des turbulences actuelles, marquées par les récentes démissions, et sur les moyens de les estomper, le président du PDG a appelé au rassemblement et au travail pour de meilleurs résultats économiques et sociaux. Dans la situation actuelle, le rôle des députés est important, a estimé Ali Bongo, indiquant que c’est à eux d’apporter aux populations «les preuves des progrès qui rendront vain le chantage des oiseaux de mauvais augure».
Revenant à la démission récente de députés, le leader du PDG a littéralement laissé entendre : «nous ne pouvons laisser les populations orphelines de représentation. Nous allons engager dans les meilleurs délais les procédures requises pour que les populations choisissent leurs représentants sur les sièges désormais vacants». Et d’annoncer la prise de dispositions pour que le bureau de l’Assemblée nationale soit rapidement complété en vue d’assurer le fonctionnement normal de l’institution.
Au terme de la rencontre, les députés PDG se sont retrouvés au siège de leur formation politique pour un autre long huis clos.