Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a reçu lundi une centaine de députés venus réaffirmer leur soutien au palais présidentiel, après une série de démissions au sein de la majorité, a constaté à Libreville une journaliste de l'AFP.
"Ces démissions n'affectent pas beaucoup le nombre de députés qui soutiennent votre action et celle de votre gouvernement (...) Vous pouvez toujours compter sur votre parti pour vous accompagner", a déclaré le président du groupe parlementaire du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) à l'Assemblée nationale, André Dieudonné Berre.
Toutefois, "les députés souhaitent que vous les rassuriez (...) il y a trop de bruits, trop de ragots qui parcourent la ville et les villages", a ajouté M. Berre, évoquant l'existence supposée d'une liste de candidats à l'investiture aux prochaines législatives, et l'instauration d'une limite d'âge (50 ans) pour se faire élire.
Ali Bongo a, de son côté, assuré les députés de son "respect" et de sa "considération", parlant du PDG comme d'une "grande famille, une famille qui pour moi est très importante".
"Pour que (notre projet de société) puisse aboutir, j'ai besoin de votre soutien", a expliqué le président, évoquant les "secousses qui ont agité aussi bien le parti que l'Assemblée nationale".
"L'heure est au rassemblement (...) C'est seulement ensemble que nous pouvons nous battre et faire face aux difficultés", a-t-il déclaré sous les applaudissements.
Le PDG possède 113 sièges sur un total de 120 à l'Assemblée nationale, une grande partie de l'opposition ayant boycotté le scrutin lors des législatives de 2011.
"Il reste une centaine de députés qui sont aux ordres et qui restent fidèles au président de la République", a assuré à l'AFP le député de Minvoul (nord), François Ango Ndoutoume, pour couper court aux rumeurs annonçant un "naufrage" avec de nouvelles démissions du PDG dans les jours à venir.
La semaine dernière, le président de l'Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, suivi de neuf députés, avait démissionné avec fracas de ses fonctions pour protester notamment contre la destitution de trois députés à l'origine une branche dissidente au sein du parti au pouvoir baptisée "PDG Héritage et Modernité".
Ce courant, qui rassemble une quinzaine de députés et d'anciens ministres, a annoncé le 10 mars son intention de présenter un candidat face au président Ali Bongo Ondimba, candidat à un second mandat à l'élection présidentielle prévue au second semestre 2016, dont il dénonce "le bilan calamiteux".
La bien informée Lettre du continent a affirmé récemment que M. Nzouba Ndama annoncerait le 5 avril sa propre candidature, après avoir préalablement démissionné.