Libreville, Gabon – 22 maires du Gabon, essentiellement ceux de l’arrière-pays n’ont pas de véhicules de fonctions devant les permettre d’accomplir efficacement leurs missions régaliennes.
Ils sont privés des moyens roulants depuis 2011, date de la dernière dotation par le ministère de l’intérieur et de la décentralisation. Les édiles oubliés qui font face aux énormes difficultés liées au transport digèrent en silence leur ras-le-bol.
« Les véhicules qui étaient prévus pour nous, avaient disparu entre le concessionnaire CFAO Motors et le ministère de l’intérieur », révèle dans un entretien exclusif à Gabonactu.com, un Maire fulminant de colère. L’élu dénonce la violation flagrante par la tutelle du décret 455 portant sur les avantages des élus locaux.
Entre autres présidents des conseils municipaux concernés par la difficile situation sont ceux de Boué (province de l’Ogooué Ivindo), de Mitzig (Woleu-Ntem), Guietsou et Ndendé (Ngounié), de Mabanda et Moulengui Bindza dans la province de la Nyanga. La quasi-totalité de ces maires se trouvent dans les zones enclavées du pays. Pour voyager ou exécuter un acte administratif loin de leurs localités, les édiles sont contraints de louer les services des particuliers.
Parmi ces maires marginalisés, certains ont tout de même eu la magnanimité des hommes politiques du coin. Ces hommes politiques plus nantis se substituent à l’Etat en leur dotant des véhicules.
Au Gabon, la loi sur la décentralisation peine à prendre corps. Cette loi : « N°1/2014 du 15 juin 2015 relative à la décentralisation », déjà promulguée, permettra de donner une grande autonomisation aux municipalités du pays. Le 17 mars dernier, dans son allocution d’ouverture des travaux de l’Assemblée générale ordinaire de l’Association des maires du Gabon (AMG), le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba avait instruit le gouvernement d’appliquer urgemment la loi sur la décentralisation afin d’enclencher le développement local tant recherché.