Rentré le samedi 2 avril de Washington (Etats-Unis) où il a pris part à un sommet sur la sécurité nucléaire, le président de la République et président du PDG reçoit aujourd’hui le groupe PDG de l’Assemblée nationale. Au menu de la séance de travail : les suites à réserver à la démission de Nzouba Ndama du perchoir, la démission collective d’un groupe de députés PDG et les questions relatives aux indemnités des députés.
Les prochains jours vont être très actifs pour le «Distingué Camarade». Bien qu’il ait estimé – sa posture habituelle lorsque son parti connaît des secousses – qu‘ «il n’y pas péril en la demeure» après la démission de Guy Nzouba Ndama de son poste de président de l’Assemblée nationale, Ali Bongo montre tout de même quelques signes de frilosité, si ce ne sont des appréhensions. Dès hier, il est reparti «jouer sur le terrain de l’adversaire», sur les «terres de Jean Ping», à Port-Gentil, avant d’entreprendre y revenir en milieu de semaine, vraisemblablement mercredi. Aujourd’hui, il reçoit pour une séance de travail le groupe PDG de l’Assemblée nationale conduit par son nouveau chef de file, André Dieudonné Berre. Un groupe parlementaire amputé, depuis quelques jours, de 12 députés !
La rencontre de ce jour au Palais du bord de mer intervient en effet trois semaines après l’exclusion d’Alexandre Barro Chambrier, Michel Menga et Jonathan Ignoumba, et tout juste trois jours après la démission collective de neuf députés de ce groupe. Une première dans la vie de cette formation politique ! Car il s’agit tout de même d’anciens ministres (Clotaire-Christian Ivala, Philippe Nzengue Mayila, Senturel Ngoma Madoungou, Sylvain Momoadjambo), du secrétaire communal du PDG de Libreville Vincent Gondjout, ainsi que des élus Vincent Ella Menié, Michel Mboumi, Maxime Ondimba et Edgard Owono Ndong. Ceux-ci ont décidé de claquer la porte de l’Assemblée nationale en signe de solidarité avec leurs collègues exclus et déchus de leur mandat, démontrant ainsi que la crise est plus profonde qu’on ne le croyait au sein du parti de Louis, même si deux personnalités jusqu’ici connues comme des membres d’Héritage et Modernité, manquent dans cette démarche : Edgard Anicet Mboumbou Miyakou et Alexis Boutamba Mbina, tous deux députés de la Nyanga.
Selon une bonne source, la réunion de ce jour devrait permettre de débattre de ce que la radio internationale RFI a qualifié de «mini-séisme politique» et de «coup dur porté au parti au pouvoir au Gabon», à savoir la démission de Guy Nzouba Ndama de la présidence de l’Assemblée nationale. Peut-être connaîtra-t-on, à l’issue de celle-ci, le nom de celui qui sera choisi pour présider aux destinées de l’Assemblée nationale. Nécessairement, la démission collective d’une dizaine d’élus figurera au menu de l’entretien. Les préoccupations existentielles des députés devraient également être examinées. Depuis plusieurs mois en effet, les indemnités de ceux que le porte-parole du gouvernement a qualifiés de «paresseux» lors d’un point de presse, sont difficilement versées.
«Resserrer les rangs», tel est l’objectif recherché par cette séance de travail au moment où Libreville bruit de rumeurs sur d’autres démissions en perspective !
