L’ancien ministre a été porté, le 2 avril derier au siège de l’Alliance démocratique et républicaine (Adere), à la tête de cette coalition qui entend œuvrer sinon à la destitution du président de la République, du moins à sa non-participation à la prochaine élection présidentielle.
Après la rencontre du 24 mars dernier, des acteurs politiques de l’opposition et de la majorité, des leaders de la société civile et des responsables de confessions religieuses se sont retrouvés, le 2 avril courant, pour affirmer leur détermination à conduire le Gabon vers l’alternance. Ils ont ainsi porté sur les fonts baptismaux l’Union sacrée pour la patrie. Cette nouvelle structure, initiée par Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, vise sinon la destitution du président de la République, du moins à rendre impossible toute candidature d’Ali Bongo à la prochaine présidentielle.
Porté à la présidence, Albert Ondo Ossa a invité le peuple à se mettre debout comme un seul homme et à prendre ses responsabilités face à «l’imposture, à l’incurie et au déshonneur». «Le temps est venu pour que des femmes et des hommes du peuple gabonais se lèvent et parviennent à démontrer que face à la corruption, au mensonge et à l’imposture des tenants du pouvoir, il y a encore ceux qui ne sont pas prêts à vendre leurs âmes au diable et sont fermement engagés pour une alternance crédible au pouvoir actuel», a-t-il affirmé.
Conscient de la nécessité d’une stratégie fiable et pérenne pour l’atteinte les objectifs qu’ils se sont assignés, le président de cette coalition a demandé au peuple de faire preuve de méthode, de rigueur et de discipline, soulignant que le président de la République détient quelques armes redoutables. «Ali Bongo dispose certes aujourd’hui de trois armes redoutables à ses yeux : le décret de nomination, pour appâter ses sbires dans un environnement de pauvreté ; l’armée dont il use et abuse pour la répression contre la population et les ressources du pays qui servent à corrompre tout au passage. De plus, pour seuls éléments de dialogue, le poisson, le couteau», a-t-il lancé.
Pour Albert Ondo Ossa, au-delà de la cacophonie entretenue au sein de l’opposition, des dissonances de la société civile, l’Union sacrée peut constituer un socle pour la reconstruction du pays. «La victoire finale, pour qu’elle soit porteuse d’effets, porteuse d’avenir, ne doit nullement être celle d’une personne, d’un clan, d’un groupe, d’une association, d’un parti, mais celle de tout le peuple gabonais», a-t-il averti, appelant à un engagement citoyen. «Tenez-vous donc prêts, dès à présent, à répondre aux mots d’ordre patriotiques lancés par l’Union sacrée», a-t-il lâché. Ça promet…