La démission, ce jeudi 31 mars, du président de l’Assemblée nationale résonne comme l’officialisation d’une rupture annoncée depuis plusieurs semaines dans la faune politique gabonaise. Depuis que le président Ali Bongo Ondimba s’est mis sur la ligne de départ de la présidentielle du 28 août prochain, plus rien ne va au sein du parti au pouvoir. Certains caciques, dont le démissionnaire Guy Nzouba Ndama, voudraient voir quelqu’un d’autre porter les couleurs du Parti démocratique gabonais (PDG) plutôt que le président sortant.
En choisissant de quitter le navire PDG à quelques cinq mois de la présidentielle, le désormais ex-président du parlement signe son divorce avec le fils pour rejoindre le camp des dissidents. Et pas seulement. Il met également à l’épreuve sa propre popularité au sein de ce parti qui l’a porté à un poste de responsabilité aussi important depuis près de vingt ans.
Ce remue-ménage au cœur du parti fondé par feu Omar Bongo Ondimba est un signe qui ne trompe pas sur les désaccords et accords qui détermineront l’élection présidentielle à venir, mais aussi la vie politique gabonaise elle-même. C’est un nouveau destin qui se joue pour les nouveaux et anciens proches du président sortant. Et qui augure d’une recomposition certaine du cercle présidentiel. Il faut souhaiter que cela contribue à pimenter la vie politique plutôt qu’à semer de douloureuses graines de division comme cela semble être le sort de la plupart des vieux partis au pouvoir en Afrique.