Prince Essonne Mfoulou-Zé invite les Gabonais à adhérer à sa protestation contre un nouveau soutien de la France à ce qu’il tient pour des parodies d’élections.
À l’approche de la prochaine présidentielle, les signes annonciateurs du cycle contestation/répression se font déjà sentir. Comme toujours, le gouvernement refuse de faire les concessions nécessaires aux conditions minimales pour une élection libre, transparente, et démocratique. Prince Essonne Mfoulou-Zé, se demande si la France va encore permettre que le vote du peuple soit volé au nom de la protection de ses intérêts.
Pour ne pas se laisser surprendre par une énième mascarade électorale, une pétition, intitulée «Manuel Valls les Gabonais veulent élire un président comme on l’entend», vient d’être lancée sur le site change.org. Elle devra être remise au Premier ministre français, au président de l’Assemblée nationale française, et au prochain président de l’Assemblée nationale gabonaise. « Nous n’entendons plus laisser les institutions de la fraude organiser une parodie d’élection de plus au Gabon. Et encore moins accepterons-nous que la France continue de cautionner un tel déni de nos droits. Ce que nous attendons de la France, c’est qu’elle nous aide à obliger les autorités gabonaises à accepter le principe d’une conférence nationale. Celle-ci procédera aux réformes tant souhaitées de nos institutions et engagera le Gabon dans une période de transition qui devra aboutir à la première élection libre et démocratique de l’histoire de notre pays », peut-on lire dans le libellé de la pétition.
Pour Prince Essonne Mfoulou-Zé, les Gabonais n’ont jamais eu le droit de désigner leurs élus. Que ce soit à l’Assemblée nationale ou au Sénat, encore moins à la présidence de la République. « Le Gabon vit sous une dictature sans partage depuis le 2 décembre 1967, date à laquelle Albert-Bernard Bongo prend les commandes du pays qu’on appelait encore il y a peu l’émirat équatorial. À cette époque déjà, c’était à la suite d’un artifice électoral ayant subrepticement fait de lui le successeur tout désigné de Léon Mba, le père de l’indépendance du Gabon. Depuis ce temps, la fraude systématisée, la corruption massive, le népotisme, le despotisme, les intrigues de palais, les éliminations physiques, la torture, la répression aveugle, la réduction du peuple à la mendicité… sont devenus les seuls leviers avec lesquels Bongo et les siens gèrent le pouvoir, se maintiennent à la tête de l’État et se succèdent aux responsabilités, de génération en génération », affirme l’initiateur de la pétition, ajoutant : «Tout ceci s’est fait jusqu’à nos jours avec la bénédiction de la France, le pays des droits de l’Homme et des libertés, au grand désarroi des populations gabonaises qui le payent de leur dignité et de leur sang».