La direction générale des Contre-ingérences et de la Sécurité militaire vient d’annoncer la signature d’une convention aux termes de laquelle les agents des forces de défense pourront bénéficier de réductions dans divers magasins et entreprises de la place.
Des deux choses l’une : soit les dirigeants actuels viennent de se rendre compte que les agents des forces de défense sont parmi les plus mal payés, soit ils tentent de les amadouer à l’approche de la présidentielle. Dans les deux cas, cette agitation autour des soldats a quelque chose de curieux voire d’inquiétant. S’il est entendu, sous d’autres cieux, que les forces de défense sont soumises à la réserve et à la neutralité politique dans l’exercice de leurs fonctions, au Gabon il en va autrement. Depuis quelques temps, les soldats sont littéralement courtisés. Le ministre de la Défense nationale n’a d’ailleurs pas cessé de multiplier les sorties. Un coup en qualité de parrain d’une association de soutien à Ali Bongo, un autre en qualité de relai du chef suprême des armées. Mathias Otounga Ossibadjouo n’a pas chômé depuis son arrivée au gouvernement. Et avec lui, son épouse qui, au nom des 600 femmes de soldats réunies le 26 mars dernier au camp N’tchorere, a exprimé son soutien à la candidature d’Ali Bongo.
Preuve que le gouvernement tient à s’attirer la sympathie des soldats : la récente note de service signée du directeur général des Contre-ingérences et de la Sécurité militaire faisant état de réductions tarifaires au profit des agents des forces de défense. Après les promesses d’Ali Bongo sur le «maintien de l’armée gabonaise afin qu’elle puisse bénéficier de meilleurs conditions de vie», Jean-Claude Sipamio-Berre a annoncé la signature d’une convention entre le ministère de la Défense nationale et 15 entreprises de la place «en vue de soutenir la condition sociale du soldat». A cet effet, la DGCISM a bénéficié de ristournes allant de 5 à 50% sur des services divers.
Désormais, sur présentation d’une carte professionnelle, les militaires pourront bénéficier, entre autres, de 10% de réduction à Prix Import, de 15 à 20% à San Gel, de 15% à Gabon Pneus, de 20% à la compagnie ferroviaire Setrag et même de 50% à Afric-Aviation. C’est dire si les militaires sont gâtés.
D’ores et déjà, l’on s’interroge sur la non-extension de ces partenariats à d’autres agents publics. Le mystère sur l’objectif visé par les initiateurs de cette mesure reste donc entier.