Pourtant plusieurs PDGistes s’étaient réjouis de la poignée de mains entre Ali Bongo Ondimba et Guy Nzouba Ndama, en mi mars, juste après le congrès du PDG, au Palais Présidentiel de Libreville. Un geste qui avait presque fait taire la rumeur sur le départ de celui qui vient de passer quatre mandats à la tête de la première chambre du Parlement gabonais.
Le Président de l’Assemblée Nationale du Gabon a déposé sa démission du haut de son perchoir, dans une salle quasiment vide, pourtant en pleine séance plénière. La nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux en très peu de temps. La rumeur qui faisait le buzz depuis plusieurs semaines s’est mue en vérité ce jeudi 31 mars après-midi.
Pour l’heure, la décision de quitter la présidence de cette prestigieuse institution semble provenir du traitement réservé aux députés gabonais : « ... après quatre (4) mandats successifs, durant lesquels j’ai assuré la présidence de cette Assemblée, je ne puis couronner cette violence exercée sur notre Institution. Je ne puis cautionner une quelconque jurisprudence qui viserait à fouler au pied l’immunité parlementaire dont jouissent les députés en principe, tout comme la tentative d’intimidation exercée sur ces derniers dans le cadre de leur fonction institutionnelle… ». Guy Nzouba Ndama a choisi de remettre son mandat entre les mains de ses collègues afin de réhabiliter l’honneur « souillé » des députés et de la première chambre du parlement gabonais a-t-il ajouté.
Considérant le poids de cet homme dans la sphère du Parti Démocratique Gabonais, cette démission pourrait coûter cher au parti au pouvoir à la veille de l’élection présidentielle du mois d’août prochain. Une échéance à laquelle Ali Bongo Ondimba, l’actuel Chef de l’État, a déjà annoncé sa candidature.
Toutefois, le député n’a pas démissionné de son parti politique. Mais cet acte qui pourrait être considéré comme une haute trahison peut engendrer son éviction de sa famille politique. Guy Nzouba Ndama est aussi soupçonné de vouloir briguer la fonction présidentielle.
Le départ du Président de l’Assemblée Nationale intervient quelques semaines après l’exclusion du PDG, des leaders du Mouvement Héritage et Modernité, devenu une branche dissidente. Le parti à la tête du pays depuis 1968, traverse des troubles qui pourraient le perturber jusqu’à l’élection présidentielle prévue cette année.