Le président de l’Assemblée nationale du Gabon, Guy Nzouba Ndama, 69 ans, a annoncé jeudi sa démission pour dénoncer, dit-il, la violation de l’immunité parlementaire des députés, devenue une monnaie courante depuis un certain temps.
"Après moult réflexions, j’ai choisi, afin de réhabiliter l’honneur souillé des députés et de la première chambre du parlement gabonais, de remettre mon mandat de président de l’Assemblée nationale entre les mains de mes collègues ce 31 mars 2016 en séance plénière", a déclaré M. Nzouba Ndama lisant devant ses collègues députés une lettre officielle de démission qu’il a adressé au président gabonais, Ali Bongo Ondimba.
"Immunité parlementaire violée, députés humiliés dans l’exercice de leur fonction, parce que soupçonnés de connivence ou accusés à tort de soumission au diktat d’un (...) adversaire politique", sont entre autres les griefs cités par le président de l’Assemblée nationale pour justifier sa démission à environ 5 mois de la prochaine élection présidentielle et à 8 mois des prochaines élections législatives.
Cette démission semble être un coup dur pour le pouvoir. Selon l’ordre protocolaire gabonais, le président de l’Assemblée nationale est la 3ème personnalité du régime après le président de la République et le président du Sénat, la deuxième chambre du parlement.
Selon ses proches Guy Nzouba Ndama nourrirait des ambitions présidentielles. Il pourrait se présenter à la prochaine élection présidentielle face au président sortant Ali Bongo Ondimba.
Dans une déclaration officielle, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a pris acte de cette démission.
"Le Parti démocratique gabonais, prendra en temps utiles toutes les dispositions relatives à sa responsabilité à pourvoir à la représentation du peuple, un président issu de ses rangs", précise la déclaration lue par son porte-parole, Léandre Anoue-Kiki.
L’ancien parti unique qui est toujours au pouvoir depuis 48 ans a appelé ses "militants au calme".
L’opposition a salué cette démission.