Selon des révélations faites par Africa Intelligence Energy, la cuve de stockage des produits pétroliers qui explosé le 12 mars 2016 n’était en état de service et faisait l’objet de surveillance par les employés de la compagnie pétrolière Addax Petroleum.
Les installations du groupe pétrolier chinois Sinopec, maison-mère de la société Addax Petroleum, basées à Obangue dans la Ngounie, ont été soufflées le 12 mars 2016 par l’explosion d’un réservoir, faisant au passage un mort et de nombreux blessés graves.
A l’origine de cet accident dont les conséquences porteront un sérieux coup à la réputation d’une entreprise en mauvaise posture avec les autorités gabonaises, la vétusté des équipements de la société, sous surveillance par des employés.
En effet, selon des informations du site spécialisé dans les questions d’énergie, Africa Energy Intelligence, des délégués du personnel d’Addax Petrolueum n’ont eu de cesse de se plaindre de la vétusté des réservoirs, et des fuites apparentes observées sur la cuve TK1, qui a explosé dans l’après-midi du 12 mars.
Les premières fuites apparentes ont été observées sur ces réservoirs au mois de décembre 2015 avant que celles du mois de février 2016, plus visibles dont l’une à 3,50 mètres de haut et l’autre au pied de la cuve, ne se fassent plus menaçantes. La réparation de ces fuites aurait nécessité un arrêt momentané de la production ; ce qui n’était du goût des dirigeant du groupe Sinopec à Obangue.
En février, suite à ces interpellations, les équipes de la société se sont rendues à Obangue pour se rendre compte de la vétusté de ce réservoir qui présentait des boursouflures. Pourtant, rapporte le site, une entreprise chinoise, PRD, avait déjà été sélectionnée pour les travaux de construction d’un nouveau réservoir.
Mais le siège à Genève, va y opposer une fin de non-recevoir du fait de la baisse des investissements décidée par la direction de l’entreprise.
Après la survenance de cet accident, la compagnie pétrolière Addax Petroleum qui a très mauvaise presse auprès des autorités locales, est même menacée de poursuites judiciaires par certains employés pour négligence et mise en danger du personnel. Ce qui va occasionner une violente réaction de la part des autorités en cette période sensible, question d’éviter tout mouvement d’humeur de la part du syndicat des pétroliers, l’Onep.
Le directeur général Thierry Normand ainsi que le directeur de la production Simon Edzo Mezui ont été longuement auditionnés par la police. Le site d’Obangue avait été retiré à la compagnie pétrolière en 2013 à la suite de nombreuses irrégularités, et mis sous administration par Gabon Oil Compagny.
Celle-ci a obtenu grâce aux yeux des autorités suite à un nouveau contrat de partage de production largement avantageux à l’Etat et repris l’exploitation du gisement d’Obangue en 2014.