Voilà une question qui mérite d’être posée, au moment où les différents états-majors s’activent pour la bataille du 26 aout prochain. Si l’opposition se mobilise pour barrer la route à Ali Bongo Ondimba, en qui elle voit l’incarnation du « bongoisme », pire du « mal » du pays ; une frange de l’opinion publique, pour sa part, doute des chances de cette dernière. Normal, l’histoire a toujours prouvée que l’opposition est incapable d’accorder ses violons et va toujours à la présidentielle en rangs dispersées.
« Alternance » ! Voilà un refrain sans cesse repris lors des débats, meetings et autres causeries politiques, à l’approche de l’élection présidentielle. Pour les porteurs de ce projet, les acteurs de l’opposition (encore faut-il parler des oppositions dans l’opposition), la stratégie diffère d’un membre à un autre. Pour le Front uni de l’opposition pour l’alternance, incarnée par Jean Ping et les autres opposants esseulés qui décident de faire cavaliers seuls comme les Pierre Claver Maganga Moussavou, Alexis Boutamba Milama, Martin Massavala Mboumba, Raymond Ndong Sima, Moussavou Moussavou King, la liste est loin d’etre exhaustive (puisqu’elle se rallonger chaque jour un peu plus), privilégient la voie des urnes pour déboulonner Ali Bongo Ondimba du fauteuil présidentiel. Pour ceux-là, la polémique autour de l’acte de naissance ne constitue par le cheval de bataille, mieux elle est reléguée au second plan. Ces derniers sont conscients du fait que ce débat ne débouchera sur rien de concret.
Une stratégie rejetée par l’Union nationale made in Myboto, militant pour la stratégie de la chaise vide. L’idée est de se servir de cet argument pour empêcher la candidature de l’actuel locataire du bord de mer. Pour l’opposition des Myboto, l’alternance ne sera possible, en 2016, au Gabon que par la destitution d’Ali Bongo Ondimba. Laquelle destitution sera suivie de la mise en place d’une transition, permettant à terme d’organiser une élection crédible et admise par tous. Car la candidature de l’actuel Chef de l’Etat, pensent-ils est « inconstitutionnelle ». Et aller à l’élection avec ce dernier c’est prendre le risque d’avaliser un scrutin déjà « pipé ». Imbroglio !
Un imbroglio préjudiciable à l’alternance ?
Une question qui mérite d’être posée, au regard de la structuration de l’opposition, qui en l’absence d’une chefferie capable de coordination, et d’un programme de société unique a choisi la voie de la débandade. Une situation qui amène certain compatriotes à penser qu’au nombre de tous ces candidats, il y a en qui sont inspirés et soutenus par le pouvoir pour créer une dispersion importante de voix, au soir du scrutin du 26 aout prochain. Accusation fondée ou pas ? Toujours est-il que l’actuelle stratégie de l’opposition laisse dubitatifs certains citoyens, assoiffés d’alternance politique. Surtout avec un deuxième candidat du Front Uni (version Pr Kombila) qu’on s’apprête à investir à côté de Ping, les choses ne sont pas prêtes à s’arranger. Deux candidatures du même Front, additionnées aux autres candidatures de l’opposition et des indépendants, l’opposition dans son ensemble joue là la carte de La naïveté et fait ainsi le lit son énième échec ! Les égos prononcés sont à l’origine des déculottées enregistrées depuis l’avènement de la démocratie en 1990. C’est donc une attitude suicidaire que choisit d’adopter l’opposition ou les oppositions gabonaises, n’ignorant pas que la dispersion des voix milite en faveur du candidat du PDG.