Dans un entretien à l’hebdomadaire Echos du nord, ce pilier de cette françafrique de sinistre réputation a exprimé son inquiétude, imputant les tensions politiques actuelles au refus du dialogue.
S’il dit ne pas avoir cessé de considérer le Gabon comme sa deuxième terre, Robert Bourgi ne s’en est pas moins éloigné ces dernières années, pour ne revenir qu’en novembre 2015. Si d’aucuns avaient tôt fait de penser qu’il était venu se rabibocher avec Ali Bongo envers lequel il avait eu des mots durs des mois auparavant, il a assuré que «non». A la faveur d’un entretien à l’hebdomadaire Echos du nord, il a dit s’être rendu à Franceville pour faire son pèlerinage. «Je n’étais pas venu au Gabon pour rallier le régime d’Ali Bongo Ondimba», a-t-il assuré.
Pourtant, celui que l’on présente comme l’héritier des tristement célèbres réseaux Foccart a montré quelque volonté de s’investir dans l’échéance électorale à venir. Pour Robert Bourgi, il s’agira de veiller au maintien de la sérénité du climat sociopolitique. D’autant que les positions des uns et des autres, et principalement le refus du dialogue par le pouvoir en place, confortent l’idée que si rien n’est fait, les mois qui viennent peuvent être rythmés par des tensions sociales. «Je ne vous cache pas que j’aurais tant souhaité être présent aux côtés d’Ali Bongo Ondimba pendant ce septennat car vu mon passé aux côtés de son père, j’aurais pu l’orienter dans la bonne direction. Hélas, ce ne fut pas le cas», a-t-il regretté.
Si son nouveau positionnement en tant que chantre de la paix peut apparaître comme un appel du pied au président de la République, Robert Bourgi a semblé soutenir qu’il est l’homme de la situation. «Lorsque ça ne va pas, on s’assoit tous au corps de garde. Je ne crois pas que je me sois écarté de cette voie. Je pense que l’accalmie actuelle ressemble à un calme avant l’orage. Je crois que ma mission dans ce sens auprès des Gabonais de tout bord, ceux de l’opposition comme ceux de la majorité, n’est pas terminée. Ça aussi, les Gabonais doivent le comprendre», a-t-il déclaré. Difficile de ne pas y voir une forme d’offre de service.
N’empêche, au sujet du dialogue inclusif, il a laissé entendre qu’Ali Bongo n’a plus le choix, au regard de «l’instabilité du régime» qu’il dit «palpable». «Sans avoir la prétention d’être doté de pouvoirs exceptionnels, je voudrais que vous reteniez cette phrase : «La clé qui ouvre, c’est aussi celle qui ferme». (…) Autant en 2009 j’étais convaincu que mon petit-frère Ali Bongo Ondimba pouvait préserver les intérêts du Gabon et de la France, je dois avouer qu’aujourd’hui, sa pratique du pouvoir durant les six dernières années m’a déçu», a-t-il lancé, comme pour convaincre ses potentiels «employeurs».