Un proverbe plus ou moins réaliste nous a toujours appris que le chien qui aboie ne mord pas. Comme les années précédentes, encore que la première expérience de l’homme porteur en 1993 du projet sur la décentralisation, avait été relativement concluante face à Omar Bongo Ondimba, le chef de file du Parti Social-Démocrate, PSD, s’apprête de nouveau à jouer les trouble-fêtes à ce qui se dit, car ne se positionnant pas clairement quand bien même il se réclame de l’opposition. Sinon où se trouve-t-il actuellement ?
Alors que l’heure est à l’offensive, beaucoup plus dans le positionnement que dans la simple parole, quoique l’Union nationale, UN, qui ne voit pas encore clair dans les conditions de préparation de la présidentielle à venir, ait choisi de retarder la désignation d’un candidat si l’idée de candidature hante son esprit, et que la mobilisation, à l’instar de celle du distingué camarade président du Parti démocratique gabonais, PDG, Ali Bongo Ondimba, est presque totale, Pierre-Claver Maganga Moussavou, parmi les premières personnalités à s’être mise sur les startings-blocks, semble avoir disparu de la scène comme par enchantement. Par stratégie ou parce que son engagement à aller à l’affrontement souffre désormais d’un manque d’engouement ? Ce sont en tout cas les questions que se posent actuellement les observateurs avertis qui le savent capable du meilleur comme du pire.
Après tout, son histoire tumultueuse est faite d’opposition et de retours en scelle parfois, sinon presque tous, incompréhensibles qui laissent transparaître le comportement d’un homme ambivalent, penchant subtilement tantôt pour une cause, tantôt pour une autre, tantôt pour l’opposition, tantôt pour le pouvoir quoique de manière voilée et calculatrice. Ses prébendes, P.C. voudrait les conserver avec celui qui incarnera demain le pouvoir qu’il soit Ali Bongo Ondimba, Jean Ping, Raymond Ndong-Sima, Moussavou King et tutti quanti…
Dans cet état d’esprit, il est difficile de le situer en dépit d’un discours au bord de la rupture. Il est ouvertement reproché à Maganga Moussavou sa tendance à ne voir que ce qui l’intéresse, par exemple quand il se plait à tout bout de champ à rappeler que sur le lit du couple dorment, fait inédit dans l’histoire du Gabon selon lui, un maire et un député, parlant de son épouse Albertine et de lui-même, comme si cela suffisait pour en faire un couple présidentiel ! D’aucuns vont jusqu’à émettre des propos emprunts de railleries le déclarant du côté de « Moutassou », petite bourgade à quelques encablures de Mouila, où est situé son ranch.
P.C., où es- tu ? Question préoccupante…
Peut- être qu’il aurait épousé l’idée de l’autre pour qui il n’y a que les paysans qui seraient heureux dans ce monde, d’où il les aime parce qu’ils ne s’encombrent pas de fioriture. Mais, si tel est le cas, où a-t- il laissé armes et munitions, lui, dont l’histoire nous apprend qu’il était allé dans le passé à s’en saisir lorsque l’atmosphère électorale était rendue électrique par ses adversaires de l’époque aux municipales et législatives dans la commune de Mouila dont un certain Jean- Bernard Saulnerond Mapangou ? Des comportements de la sorte, de nombreux gabonais voudraient qu’il les adopte aujourd’hui au moment où ils parlent de libérer le pays et n’attendent que des compatriotes faisant preuve de courage pour les sortir réellement et non virtuellement, comme cela s’est toujours fait depuis les années 90, de la situation sociale qu’ils décrient. Qu’en est- il du socialisme dont se réclame le patron du PSD se demandent certains de ses compatriotes, constatant qu’il roule surtout et même essentiellement pour lui-même et non pour l’ensemble des gabonais. Et la Démocratie, à quel moment y pense-t-il ? N’est-il pas temps de lui donner ses lettres de noblesse en commençant par pousser à l’instauration d’un vote dans lequel la volonté populaire transparaîtrait ?
Sur ce terrain, les autres, ceux avec qui il dit partager l’idéal, l’attendent presque désespérément, car ne sachant pas quelle entourloupe Pierre-Claver Maganga Moussavou, nous excluons volontairement les siens, victimes, eux, de son dictat, leur prépare pour 2016. A moins qu’il nous réserve des surprises, cette fois agréables, nous le voyons revenir à pas feutrés vers le palais du bord de mer quel que soit la couleur de la tunique du locataire. Il lui faut pour cela ruser comme il sait d’ailleurs le faire, même s’il affirme urbi et orbi qu’il n’a pas, lui, lu « Le Prince » de Machiavel.
Faut-il approuver le sentiment partagé par plus d’un du leader du Mouvement d’Emancipation Socialiste du Peuple, MESP, Docteur Mouanga Mbadinga qui dit à qui veut l’entendre qu’il y a opposants et mécontents ? La question mérite d’être retournée dans tous les sens avec ses non-dits pour qui veut donner l’impression qu’il est mu par le désir de voir un jour le Gabon s’éveiller pour répondre à l’invite de « La Concorde », l’hymne national du Gabon.