Plus de 40 maires gabonais signent la déclaration de Paris sur le VIH, initiée par l’ONUSIDA, et s’engagent à atteindre les objectifs « 90-90-90 » dans leurs villes.
Tous les maires présents à Lambaréné le 17 mars 2016 à l’occasion de l’Assemblée Générale de l’Association des Maires du Gabon présidée par Rose-Christiane OSSOUKA RAPONDA, Maire de Libreville ont signé la « Déclaration de Paris », une des pièces maitresses de la stratégie d’accélération pour mettre fin à l’épidémie par l’ONUSIDA. L’agence onusienne dit que cela est réalisable si les grandes villes du monde agissent immédiatement et avec détermination. « Cet engagement des villes semble particulièrement pertinent pour le Gabon où 86% de la population, plus du double de la moyenne africaine, est concentrée dans les centres urbains », selon Dr Djibril Diallo, Directeur Régional de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
La cérémonie de signature de l’engagement des villes sur la riposte au SIDA a eu lieu à l’hôtel Ogooué Palace de Lambaréné après l’ouverture de l’Assemblée Générale de l’Association des maires du Gabon par S.E Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, en présence du Professeur Daniel ONA ONDO, Premier Ministre et de plusieurs membres de son Gouvernement (Education, Santé, Fonction Publique, Intérieur, Communication, Commerce, etc.). Se référant à la loi sur la Décentralisation qui vient d’être adoptée, S.E Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République a confirmé le soutien de l’Etat aux communes afin qu’elles garantissent à tous une égalité des chances pour l’accès à un logement décent, à un environnement sain, à l’éducation, à la formation, à l’emploi et à la santé. « Un État moderne ne peut pas être ultra centralisé. Ça ne fonctionne plus », a souligné le chef d’Etat. L’initiative des villes de l’ONUSIDA d’ici 2020 s’inscrit parfaitement dans cette vision.
Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA, maire de Libreville, a rappelé aux maires signataires le rôle déterminant que chacun d’entre eux devra jouer afin d’atteindre les objectifs 90 90 90 d’ici 2020 dans leurs villes, notamment 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique ; 90 % des personnes dépistées reçoivent un traitement antirétroviral durable ; et 90 % des personnes recevant un traitement antirétroviral aient une charge virale durablement supprimée, c’est-à-dire qu’elles seraient moins susceptibles de contaminer d’autres personnes, ce qui contribuerait à diminuer les nouvelles infections.
« L’effet préventif du traitement ARV, qui est largement démontré et très puissant, ne peut jouer pleinement son rôle à l’échelle d’une population que si le seuil de couverture des besoins en ARV atteint au moins 80% », a précisé Mme INGE TACK, la Directrice de l’ONUSIDA au Gabon. « Autrement dit, si le Gabon pouvait fournir un traitement ARV (bien administré et bien suivi) à au moins 80% de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH aujourd’hui, les nouvelles infections chuteraient radicalement et les besoins ultérieurs supplémentaires en ARV liés à ces nouvelles PVVIH disparaitraient. L’engagement ferme des villes est déterminant pour augmenter la couverture et améliorer la qualité des services ».
Notons que neuf villes comptent déjà pour plus que 80% des PVVIH au Gabon, notamment Libreville, Ntoum, Franceville, Moanda, Lambarene, Mouila, Port Gentil, Oyem, Bitam.