Les travaux du premier congrès ordinaire de l’Union nationale ont débouché sur la non-désignation du candidat à la candidature du Front de l’opposition quant à la présidentielle d’août prochain. Pour les membres de ce parti, la priorité réside dans l’échec à la candidature d’Ali Bongo Ondimba.
Annoncé comme l’un des deux points essentiels du menu du premier congrès ordinaire de l’Union nationale, la désignation du candidat de ce parti pour la candidature du Front de l’opposition à la prochaine présidentielle, n’a pas prospéré. Si elle figure toujours parmi les démarches retenues par le directoire de ce groupement politique, il reste qu’elle est loin d’être une priorité dans l’immédiat. En effet, à l’issue des travaux qui ont duré trois jours, les congressistes, sur proposition de l’instance décisionnelle du parti, ont apprécié par acclamation, le 27 mars 2016, le report à une date ultérieure, notamment au cours d’un congrès extraordinaire, « la désignation et l’investiture de leur candidat ». L’urgence étant pour eux de travailler à faire échouer la candidature du président de la République sortant, qu’ils qualifient de « candidature inconstitutionnelle ».
« Pour être cohérent avec le combat que nous menons et être crédible, l’Union nationale ne désignera pas son candidat aujourd’hui. La priorité de l’UN c’est le départ d’Ali. Nous devons d’abord tout faire pour faire barrage à sa candidature », a déclaré Zachary Myboto, président de cette formation politique. Appelant les militants et sympathisant de l’UN à s’organiser dans les villes, villages, quartiers, pour faire aboutir ce qui, pour l’heure, s’avère être la condition sine qua non vers l’alternance, il a ajouté : « la bonne décision n’est pas d’accompagner Ali Bongo Ondimba mais de le faire partir ».
Ce surprenant choix semble toutefois loin de doucher l’espoir d’une candidature unique du Front. L’UN entend y revenir le moment opportun, selon sa stratégie. Mike Jocktane qui a officialisé, le 11 mars dernier, sa candidature pour l’investiture de son parti, en vue de la présidentielle à venir, a confirmé sa volonté de se conformer à cette décision, dans l’intérêt du Gabon mais aussi dans le respect des orientations du parti. « Dans le cadre d’un parti comme le nôtre, c’est le congrès qui est souverain. C’est un choix que j’accepte. Je reste en course et je poursuis le chemin que j’ai entamé avec les Gabonais, et cela, jusqu’à la victoire finale », a-t-il confié.
Selon Zacharie Myboto, un congrès extraordinaire pour la désignation et l’investiture du candidat de l’Union nationale sera décidé une fois la situation éclaircie. Cette décision, estimée responsable, ne débouchera-t-elle vers un boycott de l’élection présidentielle attendue dans cinq mois ? « Nous voulons que des choses dans ce pays se passent dans le respect strict de la constitution de la République gabonaise. Ali Bongo Ondimba n’arrive pas à prouver sa filiation avec le feu Omar Bongo Ondimba. L’article 10 de la Constitution est très clair à ce sujet », a assuré le leader de l’UN. Time will tell, disent les Jamaïcains : « le temps nous dira ».