Dans un contexte économique mondial marqué par une chute drastique du prix du baril de pétrole, le Gabon, qui tire la moitié de ses recettes budgétaires de l’or noir, peut encore accroître sa résilience et relancer sa croissance estimée à 4% en 2015, tout en diversifiant son économie.
C’est la conclusion à laquelle est parvenue Montfort Mlachila, le chef de Mission du Fonds monétaire international (FMI) dans ce pays d’Afrique centrale. Et de proposer des mesures sur le court et long terme.
En effet, selon l’institution, le Gabon doit sur le long terme, stimuler sa croissance en diversifiant son économie de sorte qu’elle soit moins dépendante du pétrole, «ce qui la rendra plus résistante».
Et sur le court terme, « le gouvernement doit vivre selon ses moyens en faisant deux choses : tout d’abord, générer des revenus supplémentaires en dehors du secteur pétrolier, notamment en réduisant l’étendue des exonérations fiscales. Puis prendre un certain nombre de mesures visant à mieux contrôler la croissance de la masse salariale».
Par ailleurs, «il faut redéfinir les priorités des dépenses en capital et se concentrer sur les projets qui ont les plus hauts bénéfices ou les plus hauts rendements économiques ».
La question est d’ajuster les dépenses en ligne avec ce qui est disponible en termes de revenus, explique le FMI. « D’une part, le gouvernement peut potentiellement générer des revenus supplémentaires à partir du reste du secteur non pétrolier. Ainsi, la perte de revenus pétroliers peut être, dans une certaine mesure, compensée par des mesures supplémentaires qui peuvent mobiliser des revenus supplémentaires».
De même, « le gouvernement peut mettre en place ou renforcer son filet de sécurité sociale en faisant un certain nombre de choses », dont le développement du secteur agricole dans les zones rurales.
Et en zones urbaines, le Gabon se doit d’ «améliorer son filet de sécurité sociale par l’introduction ou l’expansion des transferts en espèces pour les segments les plus vulnérables de la population».
Plus généralement, prescrit l’institution, le gouvernement doit améliorer le climat des affaires dans tout le pays pour promouvoir l’investissement. En effet, «le gouvernement est pleinement conscient qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans diverses activités économiques. Donc, en investissant davantage dans la formation, en particulier dans la formation professionnelle, il y a un potentiel pour améliorer les performances de l’économie, notamment en développant les compétences nécessaires pour contribuer à la diversification dans d’autres nouveaux domaines ».
Pour mémoire, le FMI a relevé fin 2015 que les perspectives de croissance du Gabon se sont détériorées depuis ses consultations effectuées en 2014. Un phénomène accentué par un ajustement budgétaire insuffisant face à la baisse des prix du pétrole, le risque principal pesant sur les perspectives.
Pour 2016, son taux de croissance économique est prévu tomber à 3,2%.