Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – La résidence hôtelière Le Maïsha, scellée mardi dernier par la Direction générale des impôts qui exigent le versement de 4,2 milliards de FCFA, n’a jamais payée d’impôts depuis sa création il y a 16 ans, a révélé jeudi le Directeur général des impôts, Joël Ogouma.
« Il convient de rappeler qu’indépendamment du contrôle fiscal, la Résidence Maïsha créée il y a 16 ans ne s’est jamais spontanément acquitté de ses impôts. Elle était déjà redevable de la somme de 400 millions de FCFA avant le contrôle fiscal. Il faut préciser que les conclusions du contrôle fiscal s’élèvent à 4 milliards de FCFA. Ce n’est pas rien. (…). C’est préoccupant », a déclaré Joël Ogouma, interrogé par Gabon Télévision.
« Ce contrôle est le premier depuis le début de ses activités il y a 16 ans », a-t-il affirmé.
Pourquoi avoir scellé l’hôtel ?
« Lorsqu’un contribuable ne s’est pas acquitté de ses impôts dans un délai de 20 jours après réception des avis de mise en recouvrement, l’administration lui notifie une mise en demeure valant commandement de payer. Et c’est ce qui s’est passé. Cet acte de procédure a une durée de validité de 8 jours au delà de laquelle l’administration peut mettre en œuvre la procédure de recouvrement forcé notamment la fermeture de l’établissement. Dans le cas du Maïsha, cette procédure a été rigoureusement respectée. La seule possibilité qui s’offrait au Maïsha c’est la possibilité d’introduire un sursis de paiement à condition de s’acquitter de 20% des impositions notifiées et en constituant des garanties certaines et suffisantes auprès du receveur des impôts. Faute pour le contribuable de satisfaire ces conditions, l’administration n’avait d’autres choix que de poser des scellés », a expliqué M. Ogouma.
Pourquoi Le Maïsha ?
« La direction des impôts s’est lancée dans une opération d’élargissement de l’assiette imposable. Le contrôle fiscal de la résidence Maïsha s’inscrit dans ce cadre », a justifié le Directeur général des impôts qui a précisé que cet établissement n’est ni le premier ni le dernier à être contrôlé par son administration.
Mise au chômage de 60 employés
« Ce n’est pas le contrôle fiscal qui précarise l’emploi. Mais c’est plutôt la gestion à travers le non respect des obligations fiscales dont les conséquences à terme nuisent à la préservation de l’emploi », a dit M. Ogouma.
Affaire politique ?
Le patron des impôts au Gabon s’est d’ailleurs dit étonné de la tournure politique prise dans ce dossier. « Nous n’appliquons pas de fiscalité politique. Il n’y a pas de fiscalité politique au Gabon », a-t-il insisté.
Chantal Myboto Gondjout furieuse de voir son établissement verrouillé a déclaré « Cette résidence hôtelière s’appelle Maisha soit le 2ème prénom de ma fille. Ceci explique cela ». Sa fille Onaïda Maïsha Bongo Ondimba, demi-sœur du chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, poursuit son frère devant la justice française pour affiliation douteuse avec leur père Omar Bongo Ondimba.
« Ils croient m’atteindre. Mais non ! Ils se trompent. Ils font plutôt du mal aux gabonais qui sont employés ici », a fulminé Myboto Gondjout très remontée par le verrouillage de son entreprise.
« Je poursuivrai mon combat, celui de la libération du Gabon », a-t-elle lancé s’adressant directement à la présidence de la République qu’elle accuse d’avoir instrumentaliser la DGI.