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La Poste SA : Un déficit de 142 milliards de francs CFA
Publié le mercredi 23 mars 2016   |  Gabon Review


Michaël
© Autre presse par DR
Michaël Adandé ,le président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale ( BDEAC).


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’est le constat amer qui se dégage du premier bilan d’étape de la restructuration conduite par Michael Adandé.

Le diagnostic effectué au sein du groupe La Poste SA a permis de déceler plusieurs irrégularités inquiétantes. Il s’agit, notamment, du dysfonctionnement des organes sociaux, de l’absence de dirigeants agréés, des tensions de trésorerie quotidienne et du non-respect des normes de solvabilité. «La Poste SA est secouée par une crise profonde, qui a conduit une des filiales importantes, notamment PosteBank, à fermer ses guichets et ses portes », a indiqué son président-directeur général (P-DG), rappelant : «La situation de crise de La Poste se gère dans un contexte de restriction budgétaire, marquée par la baisse du budget général de l’État, consécutive à la forte diminution du prix du baril de pétrole». Et de trancher, optimiste : «Ceci n’est pas une situation insurmontable».

Pour éviter le dépôt de bilan de PosteBank, le gouvernement et La Poste SA se sont accordés sur la mise en place d’un plan de restructuration. Il s’agit de faire face à la crise financière, sauver les emplois et créer de la richesse. Un défi qui n’effraie pas le P-DG, qui devra réfléchir à une stratégie réaliste et efficace. Surtout, au regard des difficultés rencontrées par l’Etat, unique actionnaire du groupe. «Les sources de financement de ce plan de redressement du groupe La Poste SA s’en trouveront nécessairement affectées puisque fortement liées à la situation financière de l’État, actionnaire unique », a prévenu Michael Adandé, à la faveur d’une conférence de presse, le 21 mars dernier.

Problème de trésorerie

Selon l’état des lieux dressé par le P-DG de La Poste SA, en termes de recettes, le groupe enregistre la moitié de ses prévisions, fixées à 400 millions de francs, contre des charges estimées à 1,2 milliard. PosteBank n’étant pas sécurisée, des prêts ont été accordés sans apprécier correctement le risque et sans prendre des garanties suffisantes, conduisant à des impayés chroniques et à des créances irrécouvrables. A cela s’ajoutent, une dette de 75 milliards de francs aux 400 000 usagers, des arriérés de 5 milliards vis-à-vis de Western union et plus de 10,4 milliards au titre des mandats postaux, dont 9,6 milliards vers la France uniquement. «Le groupe La Poste SA a une architecture trop lourde au regard des recettes escomptées. Ce groupe est constitué de cinq filiales, générant ainsi des charges de structure trop élevées et ces charges de structure étaient couvertes en partie par les dépôts de la clientèle», a fait constater Michael Adandé. «C’est une chance que l’État soit l’actionnaire unique. Autrement dit, on aurait constaté que les actifs disponibles ne pouvaient plus couvrir le passif exigible et là, c’est la cessation d’activité. Mais l’État s’est levé pour se porter garant, ce qui est rare parce que même quand l’État est garant dans ce genre de situation, c’est une partie seulement des dépôts de la clientèle, mais là l’État s’est porté garant», a-t-il ajouté.

Pour Michaël Adandé, il est possible de sauver La Poste SA. «Nous avons un potentiel important. Nos clients n’intéressent pas les autres banques. Nous avons le réseau le plus étendu du pays. Nous avons l’engagement de l’Etat. Pour y arriver chaque partie doit jouer sa partition.… », a-t-il lancé, comme pour motiver ses troupes.

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