Ils sont de plus en plus nombreux à se pavaner dans les rues avec une camera, un appareil photo ou un enregistreur en se targuant d’exercer le métier de journalistes, avec un niveau de langage et d’écriture laissant à désirer. Ces « aventuriers » exploitent la naïveté de certains compatriotes et en profitent pour les gruger. C’est dire que ce beau métier est entrain de foutre le camp, sous « l’œil complice » de la tutelle !
Un analphabétisme « professionnel », poussant sous les yeux du Ministère de la Communication, c’est ainsi qu’on peut qualifier la pratique ayant désormais cours dans le secteur du journalisme au Gabon. Un métier complètement tenu en laisse ! Mais surtout dans lequel les savants et profanes se côtoient. Pour sa part, le Ministère de la communication, l’autorité de tutelle, regarde sans mot dire le pourrissement du secteur. Conséquence : le journalisme se mue lentement et surement en véritable démagogie, compromission et actes d’escroquerie. Des pratiques aux antipodes des valeurs éthiques et déontologiques. Et dire que la presse est qualifiée de quatrième pouvoir, (après l’exécutif, le judiciaire et législatif) ! Or, certains journalistes passent pour des hussards de la démocratie, en quête d’événements. Objectif : extorquer des fonds ou réclamer ces fameux frais de transport. « Le gombo » ou « la presse se retire », attend-on coutume d’entendre, le tout sous fond d’ignorance flagrante des règles régissant la corporation. En cause, les aventuriers de tous bords, s’autoproclamant journalistes. Désastre !
Des dérives, non sans conséquences
Tout comme un faux médecin opère un patient pour une maladie dont il ne souffre pas (imaginer la suite), ou comme un enseignant inculte transmet son ignorance à ses élèves, (abrutissement grave), un journaliste « analphabète », est un danger pour la normalisation de la société. En l’absence de formation adéquate, les impostures de tout genre donnent lieu au désordre de toute nature. C’est d’ailleurs ce que faisait remarquer un confrère, qui lors d’une conversation à propos, pensait pour sa part que « le journalisme au Gabon est un fourre-tout, où même tous ceux qui ont échoué partout viennent y trouver leur compte ». Une position qui se confirme presque chaque jour, puisqu’en page 4 du journal « la Sagaie », du 17 mars dernier, nos confrères titrent « Deux faux journalistes dans les mailles de la justice ». L’hebdomadaire rapporte qu’Ali Akbar Arnold Azizet et Sylvain Sama, « deux pseudo-journalistes (qui) voulaient soutirer de l’argent à Florent Ndong Mour, directeur provincial de la Direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCC), en le faisant chanter », ont été interpellés le 15 mars dernier :
Voilà ce à quoi est réduite la pratique du journalisme dans notre pays. Un journalisme d’usurpation et d’analphabétisme professionnel qui prospère allègrement sous les yeux bien écarquillés des instances régulatrices. Un journalisme de « l’amateurisme et de l’improvisation », comme dirait le Dr Anaclet Ndong Ngoua. Un assainissement rigoureux de la corporation s’impose donc, afin de lui redonner ses habits d’antant.