La croissance économiques au sein de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), après avoir chuté à 2,8% en 2015, continuera de se détériorer pour s'établir à 2% en 2016, révèle une projection publiée lundi à Yaoundé par la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC).
Ce repli est la conséquence de la persistance de trois facteurs combinés évidents : la baisse continue des prix des matières premières notamment le pétrole, principale source de devises de cette région, l'insécurité due aux activités terroristes de la secte islamiste nigériane Boko Haram (surtout au Cameroun et au Tchad) puis la baisse de la demande intérieure dans les pays avancés et émergents, au rang desquels la Chine.
En 2014, cette croissance se situait à 4,8%, soit la meilleure performance depuis la crise économique et financière mondiale de 2008-2009 qui avait durement affecté les pays de la CEMAC, dans la quasi-totalité producteurs de pétrole (Guinée équatoriale, Tchad, Congo-Brazzaville, Gabon et Cameroun), à l'exception de la République centrafricaine (RCA).
Flattée par cette reprise, la banque centrale régionale avait tablé sur un taux moyen de 6% jusqu'en 2016.
Pour le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama, un léger relèvement des tensions inflationnistes de 2,7% est à prévoir pour cette année, avec une détérioration du solde budgétaire à -7,1% du PIB, ainsi qu'un creusement du déficit des transactions courantes à 14,2% du PIB et le maintien du taux de couverture de la monnaie à "un niveau confortable, non précisé.
En 2015, l'inflation avait été estimée à 2,3%. La BEAC avait aussi annoncé une hausse du déficit budgétaire à 4,1% du PIB et un déficit extérieur courant de 12% de ce même PIB est à prévoir au cours de cette année, avec un de couverture extérieure de la monnaie de 77,1%.
La banque centrale régionale à tout de même décidé de maintenir inchangé le principal taux directeur, qui est de 2,45%, a déclaré à la presse Abaga Nchama. F