Le candidat déclaré à la présidentielle à venir s’est récemment laissé aller à quelques révélations au sujet de ses relations avec des collaborateurs du président de la République, s’épanchant notamment sur le dossier du ramassage des ordures à Libreville.
Alors que ses contempteurs le présentent comme le responsable des échecs accumulés pendant son passage la primature, Raymond Ndong s’est défendu le 19 mars dernier à la faveur d’une sortie à Libreville. Affirmant n’avoir «jamais échoué de (sa) vie», il a battu en brèche les critiques et accusations portées à son encontre, mettant plutôt en avant ses états de service.
Evoquant ses passages à la direction générale de l’Economie, à la Compagnie forestière du Gabon (CFG), à Hévégab ou au Transgabonais, l’ancien Premier ministre a dit avoir été limogé pour avoir fustigé des magouilles au sommet de l’Etat. Des magouilles financières entretenues par des proches du président la République, notamment s’agissant de la gestion des ordures de Libreville par la Société de valorisation des ordures du Gabon (Sovog). «En 2013, une affaire a défrayé la chronique (…). Il s’agissait de la gestion des ordures de la ville de Libreville», a-t-il relevé. S’il a fait remarquer que «ce n’est pas à un Premier ministre de gérer les ordures d’une ville», Raymond Ndong Sima a dit s’être étonné que la proposition lui ait été faite. Pis, à en croire ses dires, ce dossier aurait finalement servi à enrichir des personnalités considérées comme des «amis» d’Ali Bongo. «Mon rôle, en tant que Premier ministre était-il de fuir ou de dire : «Messieurs, vous avez violé la loi» ? Eh, bien, je l’ai dit. Et j’ai demandé que ces gens soient poursuivis pour violation de l’article 148 du Code pénal, parce que la loi est claire : vous ne pouvez pas, en tant que fonctionnaire, discuter d’avantages financiers personnels. C’est interdit par la loi !», a-t-il fait savoir, affirmant que sa démission, demandée par le porte-parole de la présidence de la République d’alors, n’était pas envisageable. Surtout qu’il ne souhaitait pas courber l’échine devant des collaborateurs du président de la République.
S’il n’a nommément cité personne, préférant indiquer les fonctions des concernés au moment des faits, l’ancien Premier ministre a dit regretter avoir subi les invectives de l’opinion qui ne savait pas de quoi il retournait. Surtout, il a déploré le silence et l’inaction de l’Assemblée nationale, qui n’a pas trouvé utile d’ouvrir une enquête sur cette question. N’empêche, il a souligné que le problème n’est pas tant la volonté de l’Etat d’assurer la gestion du dossier mais plutôt le fait que des noms d’agents publics apparaissent dans cette affaire. «Ça veut dire que, ces personnes, mêmes si elles ne sont plus à leurs fonctions officielles, devaient continuer à tirer des avantages de cette affaire», a-t-il lancé, regrettant que depuis, l’affaire n’ait pas été portée devant l’opinion publique.